Politique, économie: les jeunes Français sont particulièrement pessimistes

La 6e édition de l’étude mondiale de Deloitte sur la génération Y montre que les jeunes Français sont particulièrement négatifs par rapport à la moyenne des nationalités interrogées.

Brexit, élection de Trump, attentats terroristes… Les bouleversements politiques et économiques de l’année 2016 pèsent sur le moral de la génération Y. Face aux incertitudes, les jeunes âgés de 20 à 30 ans aspirent à la fois à plus de stabilité, de flexibilité et d’engagement dans leur vie personnelle et professionnelle. C’est ce qu’indique la sixième édition du Global Millenial Survey, une étude menée par Deloitte auprès de 8 000 jeunes du monde entier, dont 300 en France.

Pour les jeunes Français, rendre le travail plus flexible serait source de motivation (84%), de bien-être (84%) et d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (82%). Mais cette flexibilité doit s’accompagner de stabilité. Les Français sont plus attachés à un emploi à plein-temps que les jeunes du monde entier (71% contre 65%) et sont moins enclins à travailler en tant qu’indépendants (25% contre 31%). Ils sont logiquement moins nombreux à vouloir changer d’emploi sur le court terme: 38% disent vouloir quitter leur entreprise dans les deux ans (contre 44% en 2016) et 31% au-delà de cinq ans (contre 27% en 2016).

Les jeunes Français sont plus pessimistes sur leur avenir

Les millenials Français démontrent une certaine bienveillance à l’égard de leurs cadets. Ils sont 53% à estimer que les jeunes âgés de moins de 18 ans aujourd’hui (génération Z) auront un impact positif sur les entreprises. En revanche, ils perçoivent leur propre avenir avec plus de pessimisme. Seuls 25% des Français s’attendent à une amélioration économique dans l’année à venir alors qu’ils sont 45% dans le monde. Un jeune sur cinq (21%) s’attend à ce que le contexte politique et social s’améliore dans les douze prochains mois, contre 36% dans le monde. Le terrorisme (44%), le chômage (29%), la criminalité (23%), l’immigration (21%) et les inégalités de richesse (18%) figurent parmi leurs principales préoccupations.

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Malgré la robotisation de certains métiers, la majorité (60%) des 8000 jeunes interrogés ne perçoit pas l’émergence des nouvelles technologies comme une menace. Au contraire, ils estiment que les robots vont accélérer la productivité mondiale (62%), encourager la croissance économique (53%) et leur laisser plus de temps pour des activités de création. «Les ruptures technologiques transforment en profondeur nos organisations. […] La Génération Y fait preuve de lucidité et de clairvoyance à ce sujet ; plus agile que les générations aînées, en quête d’engagement, elle imagine et accepte aisément un monde alliant avec équilibre le travail des robots et l’expertise humaine», analyse Alain Pons, président de Deloitte France.

Le Figaro 13/02/2017