L’Occitanie, région la plus attractive de France pour les jeunes et les seniors

Portée par une croissance démographique forte, la région Occitanie bénéficie en parallèle d’une économie et d’une activité de recherche dynamiques. Des atouts qui ne doivent pas masquer les grandes disparités dans une région plus marquée que d’autres par la pauvreté. C’est le bilan tiré par l’Insee dans un rapport intitulé « L’Occitanie au regard des autres régions métropolitaines ».

C’est une évidence, l’Occitanie est une région attractive. Chaque année, elle compte 51 400 nouveaux habitants et rassemble aujourd’hui 5 731 000 personnes. La région se place ainsi au 5e rang national mais pourrait, d’ici à 2022, devancer les Hauts-de-France et la Nouvelle Aquitaine, grâce notamment à un solde migratoire positif. Les métropoles demeurent les principaux pôles d’attraction (+ 1,2 % par an en moyenne) alors que les communes isolées constatent une baisse de leur population (- 0,2 %).

« L’Occitanie est attractive pour l’ensemble des classes d’âge. La région est ainsi celle qui a le plus grand nombre d’entrants de moins de 20 ans et de 65 ans ou plus », indique l’Insee.

L’Occitanie continue en effet d’attirer retraités – davantage sur le littoral – et étudiants – essentiellement autour de Toulouse et Montpellier – et se positionne comme l’une des régions les plus attractives pour les cadres (2e) et les actifs (3e). Dans le même temps, la région est aussi celle qui accueille le plus de chômeurs (16 % des nouveaux arrivants). À noter que 32 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme du supérieur.

Région contrastée et vaste, l’Occitanie présente de fortes disparités en matière de démographie, avec notamment 3 des cinq départements les plus ruraux de France (Gers, Lot, Lozère), avec plus de deux tiers de population rurale. A contrario, la Haute-Garonne, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales comptent plus de deux tiers de population urbaine.

« La population âgée est aussi inégalement répartie sur le territoire. Quatre départements comptent plus de 24 % de personnes de 65 ans ou plus en 2013 (le Lot, l’Aveyron, le Gers et les Hautes-Pyrénées) et figurent parmi les 10 plus âgés de France. À l’opposé la Haute-Garonne n’en compte que 15 %, et l’Hérault 19 % », précise l’Insee.

Un dynamisme économique indéniable mais insuffisant

La croissance démographique s’explique en grande partie par le dynamisme de l’économie régionale. Entre 2008 et 2013, le PIB a ainsi progressé de 8,5 %, soit le deuxième taux de croissance le plus élevé en France métropolitaine. Avec 152 milliards d’euros en 2013, la région est la 4e force économique de métropole. Après l’Île-de-France, l’Occitanie est par ailleurs la région qui a créé le plus gros volume d’emplois (+ 66 000 en solde net) sur la période 2007-2013.

« En Occitanie, l’aire urbaine de Toulouse concentre à elle seule 27 % des emplois de la région. C’est 2,4 fois plus que Montpellier qui suit loin derrière, avec 11,2 % de l’emploi régional. »

Des chiffres insuffisants toutefois face à la forte hausse de la population et du nombre d’actifs. Le déficit d’emplois est particulièrement prégnant dans la sphère productive et encore plus marqué dans les zones d’emploi du sud-est de la région.

« Avec un taux de 12,0 emplois productifs pour 100 habitants en 2013 contre 15,2 en moyenne en métropole, l’Occitanie se situe au 11e rang, juste derrière les Hauts-de-France », indique l’Insee dans son rapport.

Avec un taux de chômage à 11,6 % (au sens du BIT) à mi-2016, l’Occitanie possède le 2e taux le plus élevé de métropole après les Hauts-de-France (12 %). Un chômage qui ne touche pas équitablement les différentes zones de la région. Sur le littoral méditerranéen, les zones d’emploi enregistraient toutes des taux supérieurs à 14 % en 2015, à l’exception de Montpellier (13,4 %). Les zones d’emploi du Massif central (Lozère, Rodez, Figeac…) ainsi que celle d’Auch comptent moins de 9 % de
chômeurs.

4e région la plus pauvre

Un taux de chômage qu’il convient de mettre en relation avec le niveau de pauvreté dans la région. En effet, « 17 % de la population régionale vit avec moins de 60 % du revenu médian de métropole en 2013, souligne l’Insee. L’Occitanie est ainsi au 4e rang des régions métropolitaines les plus pauvres, après la Corse (20,2 %), les Hauts-de-France (18,2 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (17,3 %). »

Avec 19 277 euros en 2013, le niveau de vie médian est inférieur de 900 euros à la médiane de France métropolitaine. Sans surprise, la pauvreté touche davantage les familles monoparentales et les moins de 30 ans. Par ailleurs, 12,5 % des 75 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, alors que ce taux est de 8,9 % en France métropolitaine. Fin 2014, 424 000 personnes percevaient les minima sociaux en Occitanie et, pour 28,7 % d’entre eux, ces prestations représentent 75 % de leurs revenus.

« La région présente de fortes inégalités de niveaux de vie, avec un écart important entre riches et pauvres, note l’étude qui ajoute que la pauvreté est inégalement répartie sur le territoire. Les quatre départements du littoral ont un taux de pauvreté compris entre 19,6 % et 21,4 % en 2013, ce qui les place parmi les 8 plus pauvres de France métropolitaine. »

« La pauvreté à l’échelle de la région va de pair avec une importante précarité en matière de logements », précise par ailleurs l’Insee dans son étude. L’offre en logements sociaux se révèle inférieure aux besoins. Fin 2015, plus de 127 000 ménages étaient en attente d’un logement social dans la région. « Le parc social représente 10,3 % de l’ensemble des résidences principales, contre 20,3 % en métropole. »

En pointe sur la R&D

« Avec un taux d’effort de 3,7 % en 2014, l’Occitanie est la 1re région métropolitaine pour la part du PIB consacrée à la recherche et développement (R&D) et la seule à atteindre l’objectif fixé par la Commission européenne dans le cadre de la stratégie Europe 2020 (3 %). » Cette année-là, 5,6 milliards d’euros ont été consacrés à la R&D, à 60 % par les entreprises, soit le 3e plus gros total derrière Auvergne-Rhône-Alpes (6,6 Md€) et l’Île-de-France (19 Md€).

La R&D est portée par les secteurs aéronautique et spatial (56 % de la dépense privée), contre 14 % pour la chimie et la pharmacie (avec l’Institut Pierre Fabre et Sanofi Aventis notamment). Les 3/4 de la dépense en R&D des entreprises se font en Haute-Garonne. En termes de dépense publique, moins concentrée, le CEA, le Cnes et le Cirad sont les principaux contributeurs.

Ce secteur de la recherche emploie 45 400 personnes (en ETP) en Occitanie. Grâce à ses deux pôles universitaires, la région accueille par ailleurs 7 400 étudiants inscrits en écoles doctorales, soit le troisième chiffre en métropole. L’Occitanie est également la région qui compte le plus de pôles de compétitivité, avec 14 des 71 pôles de France métropolitaine. « Aerospace Valley, principalement situé en Occitanie, est le 3e pôle de compétitivité français par le nombre d’entreprises membres et de salarié », précise l’Insee.

La Tribune 16/02/2017