Actualité des think tanks du 9 Février au 15 Février 2017

Ambassade de France à Washington

Evénement

La Brookings organise le 21 février une conférence intitulée Defense priorities for the Trump administration dans laquelle un panel d’experts analysera les premières décisions de la nouvelle présidence américaine en termes de défense et de sécurité nationale.

RELATIONS INTERNATIONALES AMÉRICAINES

Les think-tanks s’intéressent à la politique étrangère de l’administration Trump depuis que le nouveau président a commencé à s’entretenir avec ses homologues internationaux lors de rencontres ou d’appels téléphoniques.

À l’occasion de la visite du Premier ministre israélien aux États-Unis, le politologue du Wilson Center s’est penché sur la relation à long terme qu’entretiendront Benyamin Netanyahu et Donald Trump. Selon lui, bien que le président Trump ait ouvertement critiqué la relation de l’administration Obama avec l’État hébreu, « la complexité de la relation américano-israélienne reviendra le hanter rapidement ». Reprenant les propos d’Henry Kissinger qui affirmait qu’Israël « n’avait pas de politique étrangère », l’expert estime que le premier ministre Netanyahu n’aura pas la capacité d’offrir quelque chose de nouveau aux États-Unis, ce qui pourrait « refroidir » la volonté du président Trump de mettre en place une politique «ambitieuse» à l’avantage d’Israël. De plus, le conflit israélo-palestinien « devra être en pris en considération » par l’administration Trump qui a affirmé vouloir faire des « progrès importants» dans sa résolution, indique l’expert. « Si vous mettez les mots processus de paix, Netanyahu et États-Unis dans la même phrase, l’histoire démontre que vous n’obtiendrez pas de bons résultats », conclut A. Miller.

L’experte en études asiatiques de la Brookings s’est intéressée à la visite du premier ministre japonais Shinzo Abe aux États-Unis. Selon elle, cette visite était « particulièrement importante » pour Donald Trump qui doit «prouver qu’il est capable d’entretenir de bonnes relations avec d’autres dirigeants ». Elle estime d’ailleurs que le président américain était « sous pression » à la suite de conversations téléphoniques « peu concluantes» avec des chefs d’États et de gouvernements alliés des États-Unis. Pour la diplomatie japonaise, la visite devait permettre au Japon « d’obtenir certaines garanties » quant à la protection de ses intérêts face à la Chine et la Corée du Nord, indique l’experte. Pour elle, le temps consacré à la construction d’une relation de proximité entre le président américain et le premier ministre japonais « était essentielle » afin de « tourner la page » après la rhétorique de campagne électorale américaine « hostile envers le Japon ». Concernant l’accord transpacifique, dépeint par le président Trump comme un « désastre », l’experte estime que le langage utilisé à la suite de la visite « porte à croire » que les deux partis poursuivront les discussions pour trouver une solution bilatérale. Malgré ce « déblocage », M. Solis indique que la qualité de la relation à long terme reposera sur les initiatives de libre-échange entre les deux pays.

« Les États-Unis et la Chine sont aujourd’hui plus liés que jamais auparavant dans l’histoire ». Tel est le constat du chercheur conservateur qui estime toutefois que la relation entre les deux pays est « menacée » par l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. Selon D. Ikenson, la perception « erronée » du nouveau président américain est basée sur une « idéologie populiste et protectionniste » qui vulgarise le libre-échange en une équation de « gagnants et de perdants ». Le chercheur craint d’ailleurs que l’administration actuelle embarque les États-Unis dans une guerre commerciale avec un partenaire économique important. Le président Trump « ne comprend tellement pas » l’ampleur de la relation commerciale avec la Chine, « qu’il se permet de tweeter de façon vulgaire contre les adversaires de sa rhétorique anti-libre-échange selon le politologue.

Le think tank progressiste qui dénonce fermement le décret anti immigration du président Trump depuis sa mise en œuvre, est revenu sur l’argument économique de l’administration actuelle qui dit vouloir « protéger les américains » des méfaits de l’immigration. S’appuyant sur les données recueillies par le CAP, les chercheurs estiment que les ménages provenant de l’extérieur des États-Unis représentent « un faible risque » pour les services sociaux américains. Par ailleurs, il y aurait moins de risques que les immigrants profitent de l’assistance sociale que les Américains nés aux États-Unis. Pour eux, les conséquences du décret présidentiel toucheraient les familles américaines qui « bénéficient elles aussi de l’immigration ». Le président Trump veut « non seulement limiter le nombre de réfugiés ayant accès aux États-Unis, il veut également restreindre l’immigration légale qui fait la force du pays » concluent les experts.

AUTRE SUJET

L’attitude de l’administration Trump au sujet d’un « potentiel effondrement » de la zone euro à cause notamment de la crise monétaire en Grèce, a été plutôt « cavalière » depuis l’investiture du nouveau président estime D. Lachman. Selon lui, les « désaccords fondamentaux » entre la Grèce, l’Allemagne et le FMI au sujet de la résolution du problème budgétaire grec pourraient « causer une crise bancaire à laquelle n’échapperaient pas les États-Unis ». Selon l’expert, la nouvelle administration doit réfléchir à un « plan de contingence » dans le cas d’un « Grexit » ou d’un effondrement de l’euro. Bien que le président Trump ait été critique de la pertinence de l’Union européenne, il « ne doit pas prendre à la légère » les élections à venir en France, aux Pays-Bas et en Allemagne car ces dernières pourraient signaler « la fin de la stabilité économique » sur le continent européen, conclut le chercheur.