Synthèse de la presse américaine du 24 Février 2017

Vendredi 24 février 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

Dans une tribune publiée par le Washington Post, Fareed Zakaria prend acte de l’essor « des forces radicales à droite comme à gauche dans le monde » mais souligne que « le centre connaît aussi un renouveau dans la vieille Europe » dont témoigne l’ascension d’Emmanuel Macron, « un outsider, un réformateur et un responsable politique charismatique ». Voice of America et Bloomberg ajoutent que le candidat d’En Marche, fort de son alliance avec François Bayrou, est en capacité de battre Marine Le Pen. Dans une tribune du Washington Post publiée en ligne, l’écrivain français Manu Saadia se félicite d’ailleurs du positionnement d’Emmanuel Macron sur la colonisation qui « marque un tournant », estimant que « la France doit présenter ses excuses concernant la colonisation de l’Algérie ».

Le site d’extrême-droite Breitbart relaie les sondages selon lesquels « Marine Le Pen renforce son avance » dans la course à l’élection présidentielle. En revanche, le Washington Post fustige la présidente du Front national, évoquant dans un article en ligne l’enquête dont elle fait l’objet et soulignant qu’elle s’oppose à l’Union européenne sans laquelle « de nombreux partis d’extrême-droite seraient pourtant déjà morts ». Bloomberg s’étonne d’ailleurs que Marine Le Pen refuse d’être entendue par la police. CBS et ABC, pour leur part, notent que celle-ci « loue les initiatives de Donald Trump » axées sur le protectionnisme économique.

Interférences russes dans les élections

Dans une tribune du Washington Post, David Ignatius s’inquiète du fait que l’immixtion russe dans la campagne américaine n’était que le début d’une tentative de déstabilisation plus large des démocraties occidentales. Il s’intéresse en particulier à la situation en France qui semble être une cible russe privilégiée à l’approche de l’élection présidentielle.

Politique de défense

Foreign Policy dénonce les critiques de dirigeants européens inquiets de l’hypothèse d’un désengagement partiel des Etats-Unis au sein de l’OTAN, déplorant « l’incapacité de l’Europe à assurer sa propre sécurité ». Si l’équipe éditoriale de Bloomberg appelle l’administration Trump à limiter ce désengagement, elle estime cependant que les nations européennes doivent consacrer davantage de ressources financières à leur défense.

Immigration

Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des restrictions relatives à l’accueil des immigrés selon le New York Times qui souligne la réticence croissante des autorités européennes à permettre aux étrangers de s’établir en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne notamment.

  1. International

Syrie

            Le bastion de rebelles le plus important du nord-est de la Syrie dans la province d’Idlib est tombé sous le contrôle d’extrémistes liés à Al-Qaïda, rapporte en « une » le Washington Post qui s’inquiète de leur essor.

Nations unies

Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, l’ancien représentant d’Israël auprès des Nations unies Ron Prosor déplore l’opacité et les dysfonctionnements de l’organisation internationale et appelle l’administration Trump à envoyer un signal clair : « soit l’institution se réforme, soit les Etats-Unis réduisent la contribution financière qu’ils lui apportent ».

Etats-Unis – Mexique

En « une », le New York Times et le Wall Street Journal s’étonnent des contradictions entre le discours ferme voire accusatoire de Donald Trump qui a encore durci le ton vis-à-vis du Mexique et la position plus nuancée qu’ont affichée le secrétaire d’Etat Rex Tillerson et le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly à l’occasion de leur déplacement au Mexique.

Chine

Alors que Pékin fait face à des risques financiers croissants et des frictions avec ses partenaires commerciaux, le président chinois Xi Jinping a décidé, lors d’une réunion du Parti communiste organisée le 22 février, de « bousculer » son équipe chargée des questions économiques, plusieurs membres devant partir à la retraite prochainement, rapporte le Wall Street Journal en « une ».

Corée du Nord

L’équipe éditoriale du Wall Street Journal appelle l’administration Trump à « envoyer un message à Pyongyang » en ajoutant la Corée du Nord à la liste des Etats soutenant le terrorisme après l’assassinat du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, d’autant que « le pays n’aurait jamais dû sortir de cette liste en 2008 » selon le quotidien.

III. Politique intérieure

Réunion annuelle des conservateurs

La participation remarquée du chef de la stratégie de la Maison Blanche Steven Bannon à la Conservative Political Action Conference – qui réunit chaque année les conservateurs américains, rassemblant plusieurs milliers de personnes avec la participation de personnalités conservatrices importantes – fait la « une » des médias.

Steven Bannon, qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis l’investiture de Donald Trump, a tenté de rassurer les conservateurs américains qui s’interrogent sur la capacité du président américain à tenir ses promesses de campagne, analyse le New York Times. A cette fin, Steven Bannon a appelé les conservateurs de toutes tendances, des populistes aux libertariens, à « résister aux forces qui essaient de les diviser », indique le quotidien. Parmi ces forces de division figurent les médias que l’ancien directeur du site d’extrême-droite Breitbart a vivement attaqués, « alimentant encore les tensions entre la Maison Blanche et la presse traditionnelle », note le Wall Street Journal. Selon le Washington Post, Steven Bannon a annoncé « un programme nationaliste », appelant à « la déconstruction de l’Etat administratif ».

Accord de Paris

Le Wall Street Journal souligne l’influence d’Ivanka Trump et de son époux, Jared Kushner, sur le président américain dans le domaine de l’environnement. Selon le quotidien, la fille et le gendre de Donald Trump ont obtenu du président que les deux décrets à venir visant à défaire les politiques environnementales de Barack Obama préservent la signature par Washington de l’Accord de Paris.