Synthèse de la presse quotidienne
24 février 2017
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- L’excédent des comptes publics de 23,7 milliards d’euros, sans précédent dans l’histoire de l’Allemagne réunifiée, fait les gros titres de la Süddeutsche Zeitung (« l’Etat nage dans l’argent ») et de Die Welt (« 23,7 Md d’euros pour le ministre des finances »). La Frankfurter Allgemeine Zeitung note pour sa part que « le Mexique refuse de coopérer avec les Etats-Unis sur les reconduites à la frontière ». Der Tagesspiegel rend compte du « limogeage du directeur technique du chantier du nouvel aéroport de Berlin », dans un contexte d’accumulation de retards dans la livraison. Le Handelsblatt titre sur la présentation du bilan de la Bundesbank et relève « la mise en garde de Weidmann », le président de la banque centrale allemande. Le quotidien des affaires consacre son dossier du week-end à la stratégie de Martin Schulz (« le retour de Robin des bois »).
- Allemagne
« Excédent budgétaire le plus élevé depuis 1991 » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)
L’ensemble des journaux reprennent les chiffres rendus publics hier par l’Office fédéral des statistiques indiquant que l’excédent budgétaire allemand pour l’ensemble des comptes publics a atteint en 2016 un total de 23,7 milliards d’euros, soit 3 milliards d’euros de plus qu’en 2015. La Süddeutsche Zeitung relève que ceci attise une fois de plus le débat sur l’utilisation de ces excédents. Alors que Jens Spahn (CDU), secrétaire d’Etat au ministère des finances, appelle à une relance des investissements et des baisses d’impôts, du côté du SPD, Carsten Schneider, vice-président du groupe parlementaire, juge peu sérieuse l’idée d’utiliser l’excédent budgétaire pour financer des baisses d’impôts.
« Rendez-nous l’argent ! », s’exclame Bild qui considère dans son éditorial du jour que cet excédent doit revenir le plus vite possible là d’où il vient, c’est-à-dire dans le portemonnaie des actifs. « Cet argent nous appartient ! », renchérit Die Welt pour qui le moment est enfin venu de supprimer l’impôt de solidarité mis en place au moment de la réunification pour financer les nouveaux Länder et qui ne se justifie plus aujourd’hui. De l’avis de la FAZ, outre une diminution de la pression fiscale, le remboursement de la dette serait également une bonne manière d’utiliser cet excédent, même si, convient le quotidien, la faiblesse actuelle des taux n’encourage pas vraiment une telle mesure. Pour la Süddeutsche Zeitung qui reproche au gouvernement fédéral d’avoir préféré céder à la pression du SPD en se concentrant sur des mesures sociales coûteuses au lieu de mettre l’accent sur les investissements, il est plus qu’urgent que le gouvernement réoriente sa politique économique. Même écho en provenance du Tagesspiegel qui écrit : « précisément au moment où la situation financière le permet, le pays est dépourvu de stratégie à long terme. Celle-ci serait pourtant nécessaire car on sait déjà que dans différents domaines (retraites, santé) les dépenses sont amenées à augmenter ».
« Les responsables politiques voient des avantages à une alliance entre PSA et Opel » (FAZ)
Evoquant la rencontre hier à Paris entre Michel Sapin et la ministre allemande de l’économie Brigitte Zypries (SPD), la FAZ fait état de l’unité de vues des deux ministres et cite des extraits de leur déclaration commune : « nous considérons qu’un rapprochement entre ces deux entreprises s’inscrit tout à fait dans une logique de politique industrielle. Leurs gammes respectives, ainsi que les positions qu’elles occupent sur différents marchés étrangers, leur offrent des perspectives à l’une comme à l’autre. L’alliance entre PSA et Opel pourrait favoriser la naissance d’un nouvel acteur européen d’envergure mondiale ». Le journal indique que le ministre-président de Hesse, Volker Bouffier (CDU), se montre lui aussi confiant sur les chances d’une entreprise née du rapprochement entre PSA et Opel. « Sous le titre « Opel va rester autonome », la Süddeutsche Zeitung insiste de son côté sur l’engagement de Carlos Tavares à préserver l’autonomie d’Opel et cite ses propos en ce sens : « Opel va rester une entreprise avec une marque allemande, un management allemand et le savoir-faire d’ingénieurs allemands ». « Ce que nous voulons c’est une marque allemande dans notre portfolio », a précisé le président de PSA qui, relève l’ensemble des journaux, a pris soin de mettre en avant son attachement personnel à la marque Opel. Le quotidien ajoute que le pdg de PSA a toutefois clairement indiqué que dans le cadre de la reprise, Opel va devoir lui-même procéder à un assainissement. Cet aspect est également relevé par la tageszeitung qui, comme la Süddeutsche Zeitung, note que Carlos Tavares a établi un parallèle entre l’actuelle situation d’Opel et celle de PSA il y a quatre ans. Le Tagesspiegel consacre pour sa part un article à la présentation par le chef de PSA des résultats de l’entreprise pour 2016 et souligne qu’avec un bénéfice net qui a quasi doublé en 2016, PSA se trouve « plus que jamais en position de force » pour la reprise d’Opel.
- Europe
Sondages / « une majorité d’Allemands opposés à une réduction de la dette grecque » (Bild)
Un sondage réalisé par l’institut INSA pour le tabloïd Bild fait apparaître que 46,4% des personnes interrogées estiment qu’une réduction de la dette grecque ne serait pas équitable pour les autres pays de la zone euro, contre 18,4% qui ne partagent pas cet avis et 9,1% qui ne se prononcent pas. Les opposants à une réduction de la dette grecque sont en nette majorité à la CDU/CSU, au FDP et à l’AfD, précise le journal. Les résultats divergent peu dans un sondage de l’institut Forsa publié hier par l’hebdomadaire Stern, qui montre le scepticisme de l’opinion publique allemande vis-à-vis des mesures de sauvetage de la Grèce : 53% des personnes interrogées sont opposées au versement de la prochaine tranche du troisième plan d’aide et 47% à une réduction de la dette. 52% des sondés rejettent l’idée de maintenir la Grèce à tout prix dans la zone euro.
La chancelière fédérale aurait signalé à la directrice du FMI, en visite à Berlin mercredi, la disposition de l’Allemagne à accepter le principe d’un allègement de la dette grecque à la condition qu’Athènes mette en œuvre auparavant ses promesses de réformes, écrit le Handelsblatt. Selon le quotidien, le gouvernement fédéral serait prêt à envisager un allongement des maturités des emprunts grecs dans une certaine limite, mais estimerait qu’un plafonnement des taux d’intérêts ne serait pas possible, cela s’apparentant à un transfert financier de la zone euro à la Grèce.
- France
JO : « la voie est libre pour Paris et Los Angeles » (FAZ)
Le retrait de la candidature de Budapest pour l’organisation des Jeux olympiques en 2024 ne suscite que quelques brèves et peu de commentaires, qui tous évoquent la possibilité que le CIO partage les JO 2024 et 2028 entre les deux villes candidates restantes, Paris et Los Angeles. « La flamme s’est éteinte, les JO deviennent des invendus, et il va falloir trouver un autre modèle de Jeux pour les sauver », observe le Tagesspiegel en constatant qu’après Hambourg, Boston et Rome, la capitale hongroise jette l’éponge à la grande satisfaction de sa population. Le désamour populaire pour les JO « vient de l’impression grandissante que c’est toujours le CIO qui gagne et les contribuables qui perdent », estime le journal en critiquant une nouvelle fois le président du CIO, l’Allemand Thomas Bach pour sa gestion déficiente des crises. Le quotidien alternatif de gauche tageszeitung se réjouit d’une évolution marquant le recul de la « capitalisation effrénée de l’espace public » et du fait que les populations des villes candidates mettent un frein à l’appât du gain de municipalités prêtes à se faire financièrement exploiter sous couvert de Jeux multiculturels ». « Ce qui peut sauver les JO, c’est une autre idée des Jeux : des jeux démocratiques impliquant la population, qui fassent passer les besoins de la ville avant les exigences du CIO, qui ne laissent pas derrière eux des vestiges abandonnés mais participent à la réhabilitation de quartiers, des jeux qui redonnent envie à tous de faire du sport », conclut le Tagesspiegel./.