Synthèse de la presse américaine du 3 Mars 2017

Vendredi 3 mars 2017

Réalisation : Ambassade de France aux Etats-Unis

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Campagne présidentielle française

            Estimant que François Fillon est en perte de vitesse et jugeant « mou » le projet d’Emmanuel Macron, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal déplore que l’élection présidentielle ne permette pas aux Français de pouvoir choisir « une réelle alternative pour sortir la France de son marasme ».

Populisme

            Le New York Times souligne la place croissante des femmes au sein des mouvements populistes européens, parmi lesquelles Marine Le Pen en France, Frauke Petry en Allemagne, Siv Jensen en Norvège et Pia Kjaersgaard au Danemark.

  1. International

Accord de Paris

La promesse de campagne de Donald Trump, qui avait annoncé que les Etats-Unis se retireraient de l’Accord de Paris s’il était élu, divise « âprement » l’entourage du président américain, révèle le New York Times. Alors que Steven Bannon, chef de la stratégie de la Maison-Blanche, et Scott Pruitt, qui dirige l’Agence américaine de protection de l’environnement, exhortent Donald Trump à tenir son engagement, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson et la fille du président Ivanka Trump l’appellent à y renoncer, s’inquiétant des « vastes dommages diplomatiques » qu’une telle décision engendrerait, précise le quotidien.

Syrie

« Le désengagement des Etats-Unis entrave les pourparlers sur la Syrie », déplore le Wall Street Journal selon lequel les négociations entre le régime syrien et les opposants de Bachar el-Assad ne pourront reprendre que lorsque Washington aura clarifié sa stratégie vis-à-vis de Damas.

« L’évaluation de l’ampleur des tueries près de Mossoul pourrait nécessiter plusieurs années », titre le Washington Post en « une », soulignant que les autorités irakiennes sont « submergées » compte tenu du nombre de « charniers » qu’a laissés derrière elle Daech.

Aidées par des milices chiites du Hezbollah, les forces militaires syriennes sont parvenues à reprendre Palmyre des mains de Daech, rapportent le Washington Post et le Wall Street Journal.

Iran

Selon Yousef Al Otaiba, l’ambassadeur des Emirats arabes unis aux Etats-Unis qui signe une tribune du Wall Street Journal, « les Etats du golfe seraient prêts à coexister de manière pacifique si l’Iran l’était aussi », accusant Téhéran d’adopter « un comportement de plus en plus hostile ». L’ambassadeur évoque la perspective d’un partenariat de sécurité entre Abou Dhabi et Washington qui permettrait d’apporter « une réponse ferme et collective aux provocations de l’Iran ».

Yémen

Le Pentagone a mené, le 2 mars, une série de raids aériens contre Al-Qaïda au Yémen qui s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie de renforcement de la frappe militaire américaine contre les terroristes, note le Wall Street Journal. Le New York Times ajoute que le ministère de la Défense, dirigé par James Mattis, pourrait avoir une marge de manœuvre plus importante pour mener des raids antiterroristes après l’échec d’une mission coordonnée par la Maison-Blanche au Yémen au début du mandat de Donald Trump qui avait notamment conduit au décès d’un soldat américain.

JO 2024

L’équipe éditoriale du New York Times déplore que le président Poutine n’ait pas reconnu la culpabilité des pouvoirs publics russes dans le système de dopage d’Etat, se contentant d’admettre certaines » insuffisances. « Le fond de la question est de savoir dans quelle mesure le principe d’une compétition juste aux Jeux Olympiques peut avoir un sens si la Russie ne met pas fin à son système de dopage », estime le quotidien qui souligne la détermination des autorités de lutte contre le dopage de dix-sept pays (NYT).

III. Politique intérieure

Liens présumés avec la Russie

Après les révélations des médias (WP, WSJ, Politico) selon lesquelles Jeff Sessions, alors sénateur de l’Alabama et conseiller de la campagne de Donald Trump, s’est entretenu avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis au moins à deux reprises au cours en 2016 – contrairement à ce qu’il avait affirmé sous serment lors de son audition devant le Congrès –, le ministre américain de la Justice a indiqué qu’il resterait à l’écart de toute enquête relative aux interférences russes dans la campagne, rapportent tous les médias en une (WP, NYT, WSJ). « Jeff Sessions n’avait pas d’autre choix », estime l’équipe éditoriale du New York Times qui s’alarme de cette situation. « Il est difficile de déterminer ce qui est le plus inquiétant : que tant de hauts responsables de la campagne présidentielle et de l’administration de Donald Trump aient été en contact avec les autorités russes pendant et après la campagne, ou qu’ils continuent à omettre de dire la vérité », indique le quotidien. Dans un éditorial également, le Washington Post appelle à la mise en place d’une commission indépendante pour mener l’enquête. Politico estime que Jeff Sessions pourrait fait l’objet de poursuites judiciaires. Contestant l’hypothèse d’une forme d’entente entre le Kremlin et l’équipe de Donald Trump, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal recommande cependant au président américain de dénoncer les interférences russes dans la campagne afin de « désarmer les médias et les démocrates par le biais de la transparence ». La National Review nuance en outre les reproches des libéraux contre Jeff Sessions, évoquant, à l’instar de Donald Trump sur Twitter, une simple « inexactitude ».

Par ailleurs, l’un des fils de Donald Trump, Donald Trump Jr., aurait été rémunéré à hauteur de 50.000 dollars pour intervenir dans un think tank français, le Centre des affaires politiques et étrangères (CPFA), dont le président Fabien Baussart et sa femme née en Syrie, Randa Kassis, seraient proches du régime russe, révèle le Wall Street Journal.

Ces affaires placent l’ambassadeur russe aux Etats-Unis sous le feu des projecteurs médiatiques qui s’intéressent de près à Sergey Kislyak. Le New York Times et le Washington Post soulignent que celui-ci a développé un très important réseau de contacts américains, « ce qui fait partie de l’exercice même de la fonction d’ambassadeur », a indiqué Sergey Kislyak.

Dans ce contexte, « l’équipe de Donald Trump ne parvient pas à échapper l’ombre redoutable de la Russie », ajoute Karen Tumulty dans le Washington Post. Et le Christian Science Monitor d’ajouter : « le problème russe de l’administration Trump s’accroît ».

Nouvelle administration

            Fiona Hill, actuellement experte à la Brookings Institution, pourrait intégrer le Conseil de sécurité nationale (NSC) pour y superviser les affaires européennes et russes, rapporte le Wall Street Journal. Si tel était le cas, cela pourrait marquer un changement de politique étrangère important, précise le quotidien.

Selon le New York Times qui se fait l’écho d’un rapport produit par les services d’inspection du Pentagone en 2015, le général McMaster, aujourd’hui conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, aurait « violé les règles en vigueur » dans une affaire d’agressions sexuelles en permettant aux deux accusés de suivre les enseignements de la Ranger School alors même qu’ils faisaient l’objet d’une enquête.