Synthèse de la presse américaine du 21 Mars 2017

 

Mardi 21 mars 2017

Ambassade de France en Allemagne

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

            En « une », le Washington Post consacre un article à Jean-Marie Le Pen (« un négationniste condamné par la Justice qui est aussi le patriarche du parti qui pourrait bientôt triompher à l’élection présidentielle française »), selon lequel « l’idéologie du Front national a déjà gagné ».

Evoquant le débat entre les principaux candidats à l’élection présidentielle qu’a organisé TF1 le 20 mars, le Wall Street Journal estime que les attaques étaient essentiellement dirigées contre Emmanuel Macron.

  1. International

Ordre mondial

            Dans une tribune publiée par le Washington Post, Michael Gerson s’alarme du « déclin de la présidence américaine » dans un contexte international tendu qui se caractérise notamment par : (i) un essor des revendications territoriales de la Russie et de la Chine à mesure que leur influence s’accroît ; (ii) la probabilité croissante que la Corée du Nord parvienne à un arsenal nucléaire à portée intercontinentale ; (iii) une « alliance hostile » qui se renforce entre la Russie et les chiites ; (iv) l’organisation d’attentats en Europe inspirée par les sunnites radicaux ; (v) une perte de confiance des sunnites qui se sentent délaissés par Washington ; (vi) 500 000 morts en Syrie ainsi que des millions de réfugiés ; (vii) le développement du cyber-terrorisme et du cyber-espionnage ; (viii) et une famine en Afrique de l’Est qui pose une menace pour la vie de vingt millions de personnes. Dans ces circonstances, le chroniqueur déplore l’affaiblissement diplomatique des Etats-Unis exacerbé par les tweets inopportuns de Donald Trump dont « l’ignorance » se double d’un comportement « puéril et grossier ». L’équipe éditoriale de Bloomberg ajoute que le président américain « pose une menace inconsidérée sur le commerce mondial ».

Le Wall Street Journal livre une analyse plus nuancée. Si le quotidien s’inquiète « des pressions sur l’ordre mondial particulièrement importantes », il estime néanmoins que le président américain se détache avantageusement de certaines de ses positions de campagne. A titre d’exemple, le journal se félicite que Donald Trump ait indiqué, à l’occasion de sa rencontre avec Angela Merkel, qu’il n’était pas un « isolationniste » et qu’il ait « réitéré son soutien à l’OTAN ». Selon Reuters, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson pourrait cependant ne pas participer à la réunion de l’OTAN début avril à Bruxelles.

Visite du Premier ministre irakien à Washington

Les principaux titres de presse (WP, NYT, WSJ) évoquent la visite du Premier ministre Haïder al-Abadi à Washington. « Opposé à la guerre en Irak lors de la campagne de 2006 », Donald Trump a assuré le Premier ministre irakien du soutien des Etats-Unis à Bagdad dans sa lutte contre Daech, note le New York Times qui regrette qu’aucune indication n’ai été donnée concernant le soutien financier que pourrait apporter Washington pour la reconstruction des villes détruites par le groupe terroriste. Selon le Premier ministre irakien, la lutte contre Daech ne saurait se limiter à des actions de nature militaire. Il a ainsi appelé à gagner la confiance et le soutien de la population civile en mettant en œuvre des réformes sur la gouvernance pour lutter contre la corruption, relève le Washington Post.

Haïti

L’équipe éditoriale du New York Times fustige l’incapacité des Nations unies à lutter contre l’épidémie de choléra qui sévit en Haïti dont l’organisation est pourtant responsable puisque la maladie a été introduite par un bataillon népalais de la Minustah.

III. Politique intérieure          

Audition du directeur du FBI au Congrès / Etats-Unis – Russie

L’audition du directeur du FBI, James Comey, au Congrès fait la « une » des médias (WP, NYT, WSJ, Politico, Los Angeles Times). Celui-ci a révélé que l’agence menait une enquête sur les liens présumés entre Donald Trump et la Russie et a confirmé qu’aucun élément ne permettait de corroborer les déclarations du président Trump sur les écoutes dont il aurait fait l’objet lorsque Barack Obama était à la Maison Blanche.

Dans le Washington Post, Dana Milibank déplore « le réflexe défensif » du Parti républicain qui continue à « agir de manière partisane ». L’équipe éditoriale du quotidien livre une analyse similaire, condamnant l’attitude des élus républicains tels que Devin Nunes (président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants) qui essaient de minimiser le problème des interférences russes et des échanges entre l’ambassadeur russe aux Etats-Unis et l’équipe de Donald Trump en affirmant que les enquêtes devraient concerner prioritairement les fuites d’information dans la presse. Aussi le New York Times, dans un éditorial, exhorte-t-il l’administration Trump à se tenir à l’écart de ces enquêtes pour « préserver la démocratie américaine ». Selon Politico, cette affaire pourrait « poursuivre » la présidence Trump dont l’influence pourrait être amoindrie au Congrès selon le Wall Street Journal. En revanche, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal estime que les déclarations de James Comey sont une « non information » puisqu’il n’apporte aucune information de fond sur l’enquête elle-même.

Au-delà de l’enquête, l’équipe éditoriale du Los Angeles Times s’interroge sur l’avenir des liens entre Washington et Moscou alors que les élus du Congrès apparaissent divisés, certains prônant « un retour à la Guerre Froide » quand d’autres défendent la Russie.

Lutte contre le terrorisme

En « une », le New York Times souligne que la politique de l’administration Trump en matière de lutte contre le terrorisme est sensiblement la même que celle mise en œuvre par Barack Obama. « Du Yémen à la Syrie en passant par l’Afrique centrale, le Pentagone continue de faire appel aux forces spéciales pour former et soutenir les soldats des pays dans la lutte contre Daech et d’autres groupes terroristes. Il s’agit d’éviter de déployer des forces américaines trop importantes pour minimiser l’empreinte militaire américaine à l’étranger », analyse le quotidien.

Autres articles à signaler :

La personnalité de Donald Trump continue de faire l’objet de nombreuses critiques. Max Boot, dans une tribune publiée par Foreign Policy, et David Leonhardt, qui s’exprime dans le New York Times, estiment tous deux que le président américain fait du mensonge un mode de fonctionnement.

Ivanka Trump n’aura pas de rôle officiel mais conseillera son père à la Maison Blanche où il lui a été attribué un bureau dans l’aile gauche, rapporte le Washington Post.