Synthèse de la presse américaine du 5 Avril 2017

 

Mercredi 5 avril 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

            Dans un article consacré au débat organisé le 4 avril entre les candidats à l’élection présidentielle, Politico indique que Marine Le Pen a été la principale cible de leurs attaques. Selon le site d’extrême-droite Breitbart, « les médias français essaient de diviser la présidente du Front national et sa nièce ».

Le Christian Science Monitor estime qu’Emmanuel Macron dispose « des qualités d’écoute » conformes à un « nouveau style de leadership » fondé sur l’ouverture et la vérité qui pourrait lui permettre de convaincre la jeunesse française et de remporter l’élection présidentielle.

Art

            Le Wall Street Journal publie un article élogieux sur une exposition consacrée à Matisse au Museum of Fine Arts de Boston.

  1. International

Syrie

L’attaque au gaz chimique menée sur la ville de Khan Cheikhoun, au nord-est de la Syrie, le 4 avril fait la « une » des médias. Alors que la représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a estimé, la semaine dernière, que le départ de Bachar el-Assad n’était plus une priorité de l’administration américaine, l’équipe éditoriale du Washington Post s’interroge : « cette attaque est-elle une coïncidence ou un test pour Donald Trump ? ».

Les réactions du président américain suscitent de nombreux commentaires. Les principaux titres (WP, NYT, WSJ) notent que Donald Trump a condamné avec fermeté cette attaque. En « une », le New York Times regrette cependant qu’il n’ait pas appelé à un changement de régime à Damas au motif qu’il ne s’agirait pas d’une option viable compte tenu des « des réalités politiques de la Syrie », comme l’a précisé le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer.

Selon l’équipe éditoriale du New York Times et le Washington Post, le président Trump se défausse sur Barack Obama en affirmant que l’attaque est « une conséquence de la faiblesse » de son prédécesseur, lequel n’avait pas, selon lui, affiché la fermeté et la détermination nécessaires lorsqu’une intervention militaire en Syrie avait été envisagée en 2013. Si l’équipe éditoriale du Wall Street Journal juge fondée l’analyse de Donald Trump, elle l’exhorte cependant à assumer les responsabilités présidentielles qui lui incombent désormais : « il va falloir que Donald Trump trouve une meilleure stratégie que celle de la dénonciation des fautes morales de Barack Obama et de la confiance qu’il place dans la Russie ».

Dans une tribune du New York Times, Thomas Friedman fustige la « naïveté » du président américain qui, selon le chroniqueur, envisage de manière simpliste des questions de politique étrangère intrinsèquement complexes.

Etats-Unis – Chine

A la veille du déplacement aux Etats-Unis du président chinois, le Wall Street Journal publie un éditorial dans lequel il appelle l’administration Trump à se montrer déterminée mais constructive car « c’est la constance et la fermeté qui impressionnent les Chinois et non la rhétorique ».

III. Politique intérieure          

Liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie

Le New York Times rapporte que Susan Rice a formellement contesté, le 4 avril sur MSNBC, les révélations de Bloomberg selon lesquelles l’ancienne conseillère à la sécurité nationale du président Obama aurait non seulement demandé à connaître le nom d’un proche de Donald Trump cité dans une enquête des agences de renseignement américaines mais aurait aussi voulu faire « fuiter » les informations dont elle disposait, indique le Washington Post en « une ». « Et la presse croit à son histoire », ironise l’équipe éditoriale du Wall Street Journal qui appelle le Congrès à l’auditionner. Peut-être faut-il s’attendre à « un scandale à la Watergate », ajoute la National Review dans son édition en ligne.

Le Washington Post et le New York Times rapportent que Carter Page – qui a brièvement exercé en qualité de conseiller de Donald Trump pour la politique étrangère durant la campagne présidentielle – apparaît dans une enquête menée par le FBI car il se serait entretenu, il y a plusieurs années, avec un agent des services de renseignement russes. Dans ce contexte, « Donald Trump fait des tours de passe-passe » en se refusant à admettre tout lien avec la Russie et en livrant des contre-attaques », estime David Ignatius dans une tribune du Washington Post.

Nouvelle administration

Le New York Times rapporte que des militants des droits civiques s’inquiètent du projet de nominations de Carlos Muniz en qualité de directeur juridique du ministère de l’Education et de Candice Jackson comme directrice des droits civiques. Le premier avait défendu une université dans une affaire d’agression sexuelle « explosive » et la seconde avait donné une conférence de presse la veille d’un débat entre Hillary Clinton et Donald Trump au mois d’octobre en fustigeant la manière dont l’ancienne secrétaire d’Etat traitait les victimes d’agression sexuelle.

Economie

Le Washington Post souligne que le déficit commercial des Etats-Unis a enregistré une baisse significative et supérieure aux prévisions, passant de 48,2 milliards de dollars en janvier à 43,6 milliards en février.

Autres articles à signaler

La présidence Trump fait à nouveau l’objet de critiques virulentes. Foreign Policy la qualifie « d’agression contre les femmes », déplorant que la nouvelle administration soit majoritairement « blanche, masculine et chauvine ». Dans le cadre d’une série d’éditoriaux, le Los Angeles Times condamne pour sa part « la guerre que mène Donald Trump » contre le journalisme ainsi que « sa vision autoritaire » de l’exercice du pouvoir. « Le problème, c’est la personnalité même de Donald Trump », ajoute la National Review selon laquelle « la présidence pâtit non pas d’un problème d’idées mais de difficultés liées au caractère de Donald Trump ».