Synthèse de la presse américaine du 17 Avril 2017

Lundi 17 avril 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

Le Washington Post en « une » et le New York Times s’étonnent de l’ascension, « contre toute attente », de Jean-Luc Mélenchon, « un eurosceptique soutenu par les Communistes », indique le site d’extrême-droite Breitbart.

Autres articles à signaler :

« L’Europe est encore une superpuissance ». Tel est le titre d’un article exhaustif de Foreign Policy qui appelle à « l’euro-optimisme » en développant une analyse approfondie de la force de l’Union européenne sur la scène internationale.

Dans le cadre d’une enquête sur la dépopulation des zones rurales françaises, le New York Times s’inquiète de « la disparition de l’Histoire de France » que causeraient les pratiques de spéculateurs qui démembrent des biens immobiliers très anciens pour en revendre certaines parties.

  1. International

Turquie

Le « oui » au référendum constitutionnel turc fait la une des principaux titres (WP, NYT, WSJ) qui livrent des analyses critiques. Le New York Times estime que ce résultat « valide le mode de gouvernance » du président Erdogan qui, depuis 2014, exerce de fait en qualité de chef du gouvernement et craint que le pays ne devienne durablement une autocratie – ou, selon Bloomberg, « un régime semi-autoritaire ». « Un chapitre de l’histoire moderne du pays vient de se refermer », s’alarme Foreign Policy ; « la démocratie turque est morte », estime CNN ; « la Turquie vacille de la démocratie à la dictature », titre pour sa part The Daily Beast.

Selon le Wall Street Journal, la courte victoire de Recep Tayyip Erdogan pourrait, à terme, se retourner contre lui. Loin de consolider son autorité, le quotidien estime que le résultat en demi-teinte du vote fragilise le président turc qui devra faire face, au cours des prochains mois, aux contestations de ses opposants et d’une grande partie de la population. A ce sujet, le Washington Post s’alarme de « la polarisation » de la société turque dont témoigne le résultat du vote.

Alors que le résultat du referendum est de nature à exacerber les tensions entre la Turquie et l’Union européenne, il pourrait en revanche « ouvrir la voie à une coopération pragmatique avec les Etats-Unis », analyse le Wall Street Journal. Pour l’heure, Politico rapporte que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait savoir que Bruxelles attendait une évaluation du vote par des observateurs internationaux.

Corée du Nord

« Une crise des missiles au ralenti ». C’est ainsi que l’expert Robert Litwak, dont le New York Times se fait l’écho en « une », décrit les tensions larvées entre Washington et Pyongyang. Le journal relève toutefois que cette crise s’accélère alors que la Corée du Nord multiplie les provocations dont l’administration Trump a affirmé qu’elle ne les tolèrerait plus – comme l’a notamment indiqué le secrétaire d’Etat Rex Tillerson en appelant à « la fin de la patience stratégique ». Pour l’heure, Washington n’a pas jugé utile de répondre au tir de missile raté du 16 avril alors que le vice-président Mike Pence est en déplacement en Corée du Sud, rapporte le Washington Post.

L’équipe éditoriale du New York Times juge opportuns les efforts déployés par l’équipe du président américain pour contrer la menace nucléaire nord-coréenne mais estime contre-productif « l’excès de confiance » de Donald Trump, regrettant, en particulier, que l’appui de Pékin pour faire face à Pyongyang constitue le seul axe stratégique de l’administration américaine dans ce dossier. Dans un éditorial également, le Wall Street Journal partage cette inquiétude et appelle le président Trump a indiqué « clairement » quelle sera l’attitude des Etats-Unis si la Chine ne coopère pas. « Des menaces vagues ne permettront pas d’assurer la paix », ajoute le Los Angeles Times qui s’interroge : « des déclarations et des tweets inconsidérés pourraient-ils mener à la guerre entre Washington et Pyongyang ? ».

Syrie

Selon le chroniqueur du Washington Post Josh Rogin, le revirement de Donald Trump vis-à-vis de Bachar el-Assad pourrait conduire le Congrès à adopter une série de sanctions contre le régime syrien, la Russie et l’Iran auxquelles l’administration Obama était opposée et qui viseraient à « faire pression » pour que « de réelles négociations s’engagent ».

Bloomberg rapporte que le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, le général H.R. McMaster – actuellement en déplacement en Afghanistan (WP) –, serait favorable à l’envoi de troupes américaines au sol supplémentaires en Syrie dans le cadre d’une révision de la stratégie de lutte contre Daech – ce à quoi s’opposerait le secrétaire à la Défense James Mattis.

Haïti

A l’occasion du départ de la MINUSTAH, l’équipe éditoriale du Washington Post dénonce l’incapacité des Nations unies à se réformer, alors que la mission en Haïti a causé la mort de 9000 personnes contaminées par le choléra introduit dans l’île par un bataillon népalais et que des enfants haïtiens auraient été violés par des casques bleus sri lankais.

Cyber-sécurité

Après la diffusion sur Facebook d’un assassinat, le Washington Post et le New York Times s’interrogent sur les mécanismes qui permettraient aux réseaux sociaux d’empêcher la retransmission en ligne de scènes d’horreur.

III. Politique intérieure          

Administration Trump

« 100 jours d’horreur ». C’est ainsi que le chroniqueur du New York Times Charles Blow décrit « l’échec colossal » des trois premiers mois d’exercice du pouvoir Donald Trump, déplorant les attaques de l’administration contre « l’inclusion et la justice ». A ce sujet, l’équipe éditoriale du quotidien déplore que le soutien parfois affiché par Donald Trump aux LGBT ne dissimule en réalité des décisions qui leur sont préjudiciables.

Economie / Environnement

Outre les préoccupations environnementales, l’équipe éditoriale du New York Times estime que Donald Trump mène un combat dépassé en voulant préserver le secteur du charbon qui ne pâtit pas tant des réglementations fédérales écologistes adoptées par la précédente administration que de la concurrence du gaz naturel et des énergies renouvelables de plus en plus compétitives.