Actualité des think tanks du 13 au 19 Avril 2017

 

Think Tank Hebdo

 Synthèse hebdomadaire des publications des think tanks 

Ambassade de France à Washington

 CONFERENCE A SUIVRE

L’Atlantic Council organise le 24 avril une conférence intitulée : Ending the war on civilians : A discussion with Syria’s white helmets sur le rôle des « casques blancs syriens» dans la protection des civils en Syrie et la potentielle création de zones sécurisées.

TURQUIE

Revenant sur un résultat référendaire « extrêmement serré », le politologue s’inquiète de la rhétorique enflammée suite au référendum. Selon lui, le résultat laisse présager un pays fondamentalement divisé pour des années à venir et le président Erdogan « s’en est pris à ses opposants ». Cela représente le « dernier chapitre dans l’évolution du pays vers l’autoritarisme », estime le chercheur. De plus, K. Kirisci s’alarme du manque d’informations disponible afin que l’électorat puisse faire des choix éclairés lors des élections. Dans le cas du référendum, il évoque même un « concours de popularité » pour le président Erdogan. « La population apprendra, parfois bien malgré elle, les conséquences de ce choix à posteriori » note l’expert. Par ailleurs, il s’interroge quant aux motivations du président Erdogan qui avait pourtant été largement favorisé par l’ancien système parlementaire. Il attribue à la « paranoïa » le manque de logique derrière un référendum qui pourrait être fatal à son gouvernement.

Le caractère « impulsif et imprévisible » du président Erdogan doit être interprété par les dirigeants européens comme « une potentielle source de déstabilisation régionale », estime le politologue qui qualifie le président turc de « nationaliste ». Selon lui, la victoire du « oui » au référendum du 14 avril représente une étape de plus vers une « réorientation » d’Ankara « dorénavant opposée » à l’Occident. Il compare d’ailleurs l’importance du résultat du référendum à la révolution islamique iranienne de 1979. Il indique que le président Erdorgan pourrait mettre de l’avant des réformes similaires à celle de l’Ayatollah Khomeini. Le chercheur s’attend à voir un « durcissement de ton marqué » de la Turquie envers les pays européens dans les prochains mois et les prochaines années.

Les experts du centre de recherche se font l’écho des inquiétudes des partis d’opposition en Turquie qui appellent à une annulation du résultat référendaire en raison d’irrégularités lors du scrutin. Bien que le président Erdogan soit sorti vainqueur et détienne dorénavant des pouvoirs accrus, les experts estiment toutefois que son administration est « plus fragile maintenant » et « pourrait faire face à une opposition augmentée et plus violente dans ses protestations ». De plus, ce résultat confirme, selon les experts, « l’isolement » de la Turquie par rapport à l’Occident. Ils estiment également que le président Erdogan est « de plus en plus paranoïaque par rapport à l’Occident ». En outre, les chercheurs concluent qu’il est « aujourd’hui plus difficile » pour les opposants d’Erdogan de faire avancer leur programme qu’avant le référendum ce qui est un signe « troublant de la détérioration de la démocratie dans le pays».

CORÉE DU NORD

Le politologue s’inquiète du «manque de progrès » réalisé au sujet de la question nord-coréenne lors de la rencontre entre les présidents Trump et Xi. Selon lui, l’administration américaine considèrerait actuellement plusieurs options face à Pyongyang, allant de l’armement de la Corée du Sud à l’assassinat de Kim Jung-un. Il émet toutefois des réserves par rapport à ces solutions radicales, jugeant « plus utile » de simplement renforcer le système de défense anti-missile américain. Selon le politologue, le renforcement du bouclier anti-missile serait utile non seulement face à la Corée du Nord mais également «contre les autres ennemis des États-Unis » comme l’Iran. Il estime que la capacité actuelle du bouclier anti-missile est « limitée » et « bénéficierait grandement » des avancées technologiques des dernières années. Le chercheur nuance toutefois son analyse en indiquant que l’innovation en matière de missile offensif « dépasse largement » les avancées technologiques dans le domaine de la défense anti-missile. Pour lui, ce fait justifie un investissement massif dans la capacité des États-Unis à se défendre contre un missile de longue portée. Ces investissements auraient également pour effet de décourager les attaques contre les Etats-Unis car ceux-ci pourraient alors riposter rapidement.

Inquiet de l’accélération du développement de l’arme nucléaire par le régime nord-coréen, le politologue s’alarme de la « détermination accrue » de Pyongyang depuis le durcissement de ton de Washington face aux récents tests de missiles du régime. Selon lui, les États-Unis et la Corée du Sud montrent également des « signes de frustration » à la Chine, qui « détient la clé de la paix dans la région ». Il estime que pour Pékin, la déstabilisation de la Corée du Nord serait « plus dommageable » que le développement de l’arme nucléaire par Pyongyang. En ce sens, la Chine craint, selon l’expert, l’arrivée massive de réfugiés nord-coréens, un conflit civil pouvant s’étendre au-delà de sa frontière avec le pays et, surtout, la revente des armes du régime à des groupes terroristes. De ce fait, le politologue suggère à Washington de modifier son approche par rapport à Pékin. Pour lui, les États-Unis ont tout intérêt à rassurer la Chine sur les conséquences de l’effondrement du régime de Kim Jong-un pour convaincre les autorités chinoises de l’intérêt de coopérer avec Séoul et Washington.