Synthèse hebdomadaire des publications des think tanks . 26 Avril 2017

Think Tank Hebdo au 26 Avril 2017

CONFERENCE A SUIVRE

L’Atlantic Council organise le 1er mai une conférence intitulée Trump’s first 100 days: What Next? qui dressera le bilan de l’action du président Trump lors de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche.

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE

Les experts reviennent sur un scrutin jugé « paradoxal » car les primaires, remportées par « le plus à gauche des candidats de gauche (Hamon) et le plus à droite des candidats de droite (Fillon) », ont « ouvert la porte » à un candidat centriste comme Emmanuel Macron.. Les chercheurs soulignent que les deux candidats se présentent comme « l’alternative à l’alternance traditionnelle du pouvoir » et invitent les Français à « parier sur Macron » afin d’éviter les « conséquences désastreuses » d’une victoire de Marine Le Pen, qui représente un « réel danger pour la France, l’Europe et le monde ». Les experts estiment qu’Emmanuel Macron devra élargir ses appuis à droite et à gauche afin de vaincre Marine Le Pen. Les chercheurs évoquent par ailleurs la précision des sondages, contrairement à ce qui avait été observé lors de la campagne américaine.

« La France est à l’aube d’une nouvelle ère », constate la politologue qui souligne le « choix fondamental » qu’auront à faire les Français entre le candidat d’En Marche ! et sa rivale du Front national. Cette élection à la fois « excitante et effrayante » pourrait avoir des conséquences « dramatiques » sur l’avenir de l’Union européenne et sur l’ordre mondial actuel, estime J. Dempsey. Elle note le projet d’Emmanuel Macron selon lequel la France devra « redresser son économie » afin de se donner des arguments « convaincants » lors de la négociation du Brexit. Elle constate à l’inverse que Marine Le Pen propose des réformes « à l’extrême » qui auraient pour conséquences de sortir la France de l’Union européenne, fermer les frontières du pays à l’immigration et réduire la coopération internationale de Paris avec ses alliés. L’experte conclut donc par une mise en garde aux Français : élire Marine Le Pen «affaiblirait la France » et signerait «l’arrêt de mort de l’Union européenne ».

Robert Kahn livre une analyse économique et souligne « l’attention particulière » avec laquelle les marchés ont suivi le dévoilement des résultats du premier tour de la présidentielle française. Bien qu’il s’inquiète des ambitions de Marine Le Pen, notamment au sujet de la sortie de l’euro et de l’Union européenne, il estime que, même élue, elle ne parviendrait « probablement pas à atteindre ses objectifs ». Il souligne également « l’optimisme » observé lors de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale par rapport à la croissance économique de l’Europeet l’enthousiasme des économistes à l’idée de voir la France et l’Allemagne élire des candidats pro-européens, ce qui « favoriserait des réformes en profondeurs ». Toutefois, si ces dirigeants échouent dans leurs réformes, cela aurait pour effet de renforcer le sentiment populiste sur le continent, analyse le politologue. « Non seulement devons-nous parler de réformes, mais nous devons être prêts à les adopter » indique R. Kahn. Pour lui, les dirigeants doivent s’assurer de ne plus « laisser de côté » une partie de la population, sans quoi, « les populistes reviendront au galop ».

Le constat général des trois experts est clair ; « Avec l’élection française, l’Europe est à un tournant de son histoire moderne ». Optimiste par rapport à l’avenir, Anne Krueger estime que la croissance économique renouvelée sur le continent « favorisera le centriste Emmanuel Macron en France et l’actuelle Chancelière allemande Angela Merkel ». Elle met toutefois en garde les Français contre l’idée de voter pour Marine Le Pen, ce qui « bouleverserait à jamais le visage de la France et de l’Europe ».  Pour Joseph Stiglitz et Jan Svejnar, les Français et les Allemands ont constaté depuis quelques mois déjà « les effets négatifs de l’élection de Donald Trump pour les États-Unis et du Brexit pour le Royaume-Uni  » et sont en général « plutôt sceptiques » de la manière de gouverner de Donald Trump, selon A. Krueger, qui souligne la lenteur avec laquelle l’administration Trump tente de faire avancer son agenda législatif. En outre, selon les experts, la population allemande n’est pas aussi divisée que la population française et ne connait pas les mêmes difficultés économiques, « laissant présager un résultat plus traditionnel » lors des élections de la rentrée.

AUTRES ARTICLES À SIGNALER

L’American Enterprise Institute (AEI) a produit une courte vidéo intitulée Le Pen VS Macron : French election 2017 in 60 seconds  au sujet des deux candidats qui s’affronteront au deuxième tour de l’élection présidentielle. Pour sa part, le politologue conservateur Walter Russell Mead de la Hudson Institute  se fait l’écho des réactions de la presse américaine par rapport au résultat du premier tour et offre une courte analyse des défis qui attendent Emmanuel Macron, « lui qui n’a pas de parti politique pour l’appuyer lors des législatives». Sur le blog Daily Signal, de la Heritage Foundation, Mike Gonzalez estime que les positions de Marine Le Pen rejoignent davantage celles de Donald Trump par rapport à un Emmanuel Macron jugé « plus proche d’Angela Merkel ».