Synthèse de la presse américaine du 12 Mai 2017

 

Vendredi 12 mai 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Présidence Macron

            Le Washington Post salue la volonté de renouvellement de la classe politique française après la publication de la liste des candidats aux élections législatives de la République en Marche. Le Wall Street Journal ajoute qu’« une avalanche de candidatures » avaient été reçues par le mouvement. Dans une tribune du quotidien, Philip Delves Broughton explique cet engouement par un changement générationnel, avec des Français davantage ouverts sur le monde, comme en témoigne, selon lui, l’émigration des élites françaises au cours des deux dernières décennies.

Le New York Times consacre pour sa part un nouvel article à Brigitte Macron, estimant qu’elle forme avec son époux « un couple inhabituel qui soulève des débats sur le mariage, l’âge et le sexisme ».

Sécurité

            Selon le Wall Street Journal, le ministère de la Sécurité intérieure envisage d’étendre l’interdiction pour les passagers de transporter en cabine des ordinateurs et tabelles à celles et ceux en provenance de plusieurs aéroports européens.

  1. International

Accord de Paris

Le New York Times rapporte que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, s’exprimant le 11 mai devant le Conseil de l’Arctique dont la présidence américaine s’achève, a indiqué que les Etats-Unis prendraient leur temps avant de prendre une décision sur l’Accord de Paris, expliquant que Washington n’allait pas se « précipiter » pour réexaminer ses engagements internationaux.

Politique étrangère

Dans une tribune publiée par le New York Times, le professeur de relations internationales de l’Université de Harvard,Stephen Walt, fustige le mépris de Donald Trump envers la diplomatie traditionnelle et l’opposition que le président américain établit entre politique de défense et politique étrangère « dont la plupart des succès sont l’œuvre des diplomates et non des soldats ».

Syrie

Dans un éditorial, le Wall Street Journal estime que la décision de Donald Trump d’armer les Kurdes est « la moins mauvaise » malgré une série de risques. En particulier, le quotidien indique que si les combattants syriens kurdes ont démontré leurs capacités militaires, il pourrait leur être extrêmement difficile de stabiliser et de gouverner des territoires dont la population est majoritairement sunnite. Le journal s’inquiète aussi de la réaction de la Turquie, Ankara considérant que l’YPG est affilié au PKK – lequel est désigné « groupe terroriste » par Washington. Aussi le président Erdogan pourrait-il, en représailles, refuser au Pentagone le droit d’utiliser la base d’Incirlik qui s’est avérée essentielle dans la lutte contre Daech.

Arabie saoudite

Selon le Wall Street Journal, le changement radical de politique en Arabie saoudite – qui a mis un terme à une phase d’austérité susceptible de fragiliser la loyauté des Saoudiens vis-à-vis du régime, celle-ci reposant sur une distribution des richesses issues de l’industrie pétrolière – traduit aussi une lutte de pouvoir entre les deux principaux prétendants au trône, Mohamed bin Salman et Mohamed bin Nayef.

Etats-Unis – Russie – Ukraine

Faisant suite à la rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président américain, le Wall Street Journal relaie les tweets de Donald Trump qui a affiché sa volonté d’agir en tant que « pacificateur neutre » pour rétablir la paix entre la Russie et l’Ukraine.  

Cyber

Alors que le président américain a réaffirmé le 11 mai sur Twitter que l’hypothèse des interférences russes durant la campagne présidentielle américaine servait de prétexte aux démocrates pour expliquer leur défaite, deux officiels de son administration indiquaient au Sénat, le même jour, que « les activités cyber russes constituent l’une des plus importantes menaces auxquelles les Etats-Unis sont aujourd’hui confrontés », relève le New York Times.

Le Washington Post révèle que les autorités américaines avaient hésité à informer leurs alliés étrangers d’une opération de sabotage destinée à mettre à mal la propagande numérique de Daech.

III. Politique intérieure          

Limogeage du directeur du FBI

Les principaux titres (WP, NYT, WSJ, USA Today, Politico) reviennent tous sur l’interview accordée par Donald Trump à NBC au cours de laquelle il a tenté de discréditer l’ancien directeur du FBI, James Comey, pour justifier son limogeage et indiqué avoir pris cette décision avant de recevoir les recommandations du numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein – une déclaration en contradiction avec ce qu’avait affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, ce dont s’étonnent les médias (WP, NYT), de sorte que Charles Krauthammer qualifie la décision de Donald Trump d’ « assassinat politique » (WP).

Selon le chroniqueur du Washington Post David Ignatius, cette affaire constitue un test pour les institutions américaines, rappelant que, par le passé, les Etats-Unis ont déjà connu des présidents dont le comportement était « erratique » – évoquant Franklin Roosevelt, Harry Truman, Lyndon Johnson et Richard Nixon. « La survie des institutions » dépend, in fine, de la volonté d’hommes et de femmes à « contraindre l’autorité présidentiel », précise l’observateur. « La Maison Blanche ne doit pas exporter ses dysfonctionnements au ministère de la Justice », ajoute l’équipe éditoriale du Washington Post.

Pour l’heure, les médias (NYT, WP) soulignent que le directeur du FBI par intérim, Andrew McCabe, tient tête au président américain. Lors d’une audition au Sénat, celui-ci a contesté les propos de Donald Trump selon lesquels les effectifs du FBI ne soutiennent pas l’ancien directeur ; il a, en outre, jugé « d’une grande importance », l’enquête menée par l’agence sur les liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie au cours de la campagne présidentielle.

A ce sujet, le New York Times publie un éditorial dans lequel le journal énumère les éléments qui suggèrent que l’hypothèse d’une collusion entre l’entourage de Donald Trump et le Kremlin n’est pas « une supercherie », comme l’a affirmé le président américain.