Synthèse de la presse quotidienne
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
15 mai 2017
- La défaite du SPD en Rhénanie-du-Nord-Westphalie fait les gros titres de l’ensemble de la presse : « la coalition rouge-verte désavouée – la CDU triomphe » (Süddeutsche Zeitung), « la CDU triomphe en Rhénanie-du-Nord-Westphalie » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « défaite amère pour le SPD en Rhénanie-du-Nord-Westphalie » (Die Welt), « séisme au SPD » (Handelsblatt), « Schulz ou la question : à quoi bon le SPD ? » (Der Tagesspiegel), « la malédiction Schulz » (Bild).
- Allemagne
La CDU vainqueur des élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie
« Amère défaite pour le SPD en Rhénanie du Nord-Westphalie », titre Die Welt qui résume les résultats du scrutin dans les termes suivants : « la CDU triomphe en terre historique du SPD. La ministre-présidente Hannelore Kraft (SPD) abandonne après cette débâcle tous ses mandats. Le FDP réalise un score à deux chiffres. L’AfD fait son entrée au parlement régional ». Le « triomphe de la CDU » (FAZ) qui met un terme à sept années de gouvernement SPD-Verts dans le Land le plus peuplé d’Allemagne s’affiche à la Une de tous les journaux qui soulignent qu’au coude à coude avec les sociaux-démocrates dans les sondages, les conservateurs qui améliorent de 7,2 points leur score, l’ont emporté avec 33,5%. En recul de 8 points, avec 31,1%, le SPD se classe en 2ème position. Autre surprise du scrutin, en progression de 3,5 points, les libéraux du FDP réalisent un score de 12,1%, tandis que les Verts reculent de 5,2 points et n’arrivent qu’en 4ème position, avec 6,1%, derrière l’AfD qui, avec 7,6%, fait son entrée au Landtag. En l’attente des résultats définitifs, avec 4,9%, Die Linke n’est pas assurée d’être représentée au parlement.
Dans leurs explications d’un résultat qui « vient mettre un terme à l’ère sociale-démocrate dans le Land » (Süddeutsche Zeitung), les journaux s’accordent à constater que c’est notamment sur la question de la sécurité que la CDU est parvenue à mobiliser les électeurs et à inverser la tendance dans les derniers jours de campagne. « La CDU a récupéré 440 000 voix de la part des non-votants et elle est parvenue à attirer 310 000 électeurs SPD », relève le tabloïd Bild, la plupart des quotidiens relevant que le scrutin a été marqué par une participation en hausse (65,5%).
Même si la presse convient que la responsabilité de la défaite du SPD est imputable à la ministre-présidente et à sa coalition, les éditorialistes jugent que la CDU, en remportant les élections en Rhénanie du Nord-Westphalie, région de Martin Schulz, plonge le président du SPD et candidat tête de liste pour les élections fédérales dans une « grave crise » (Handelsblatt) et « les appels à changer de stratégie devraient se faire plus pressants », ajoute Die Welt. Tous les journaux relèvent en effet que les sociaux-démocrates viennent de perdre en ce début d’année trois scrutins régionaux et concluent que ceci met sérieusement en cause les chances de Martin Schulz en septembre. Jugeant que l’effet Schulz est totalement retombé, le Handelsblatt écrit que le SPD court à l’échec si Martin Schulz continue à afficher l’égalité et la justice sociale comme la première de ses priorités au détriment des sujets qui préoccupent vraiment les Allemands et qui ont fait la différence lors du scrutin d’hier : le délabrement des écoles, l’internet à haut débit et le passage au numérique, la hausse de l’immobilier et le manque d’équipement des forces de police. Une analyse que partage la FAZ. Estimant qu’il serait excessif de voir dans l’échec du SPD un réquisitoire anti-Schulz, car les raisons de la défaite sont à chercher à Düsseldorf et non à Berlin, la tageszeitung fait valoir que la victoire d’Armin Laschet (CDU), s’apparente à une « double victoire pour Angela Merkel » car cette victoire prouve qu’il est possible de remporter des élections, non seulement en s’abstenant de toute critique envers la chancelière, mais même en soutenant sa politique ce qui, il y a peu de temps, pouvait encore passer pour « has been ». La Berliner Zeitung se réjouit tout particulièrement du fait que le scrutin s’est joué entre les grands partis (la CDU et le SPD totalisant à eux seuls presque 65% des voix) et non du côté des partis extrêmes. « Il n’y a pas ici de Le Pen contre Macron. Au final, l’enjeu électoral reste au centre en Allemagne, et c’est plutôt bon signe pour un pays géographiquement au centre de l’Europe »./.
- France / Allemagne
« Un chevalier de l’Europe entre à l’Elysée » (Die Welt)
La journée d’investiture du président de la République suscite une abondance de reportages largement illustrés présentant les diverses étapes du rituel républicain et mêlant anecdotes biographiques et analyses politiques, cette première journée impressionnant favorablement les correspondants de la presse allemande à Paris. Le tabloïd Bild y consacre une page entière sous le titre en français « bonjour, monsieur le Président ». « Un novateur fait son entrée dans le vieux palais » (Berliner Zeitung), « cette investiture semblait être l’intronisation de l’espoir » (Die Welt), « après la marche vers la victoire, la danse pour entrer en fonction » (FAZ), « l’optimiste au palais de l’Elysée » (Tagesspiegel), « l’envie d’avenir » (Süddeutsche Zeitung), ainsi les quotidiens résument-ils le message envoyé par Emmanuel Macron à ses concitoyens au premier jour de sa présidence.
Après la Une du Spiegel de samedi (« le cher ami, Emmanuel Macron sauve l’Europe, et l’Allemagne doit payer ») qui résumait de façon caricaturale les obsessions de certains commentateurs allemands en matière de politique budgétaire et économique européenne, le débat médiatique et politique sur les propositions européennes d’Emmanuel Macron revient à la réalité, plusieurs journaux relevant tardivement qu’aucune promesse d’eurobonds n’a été faite par le candidat. Les journaux insistent plutôt ce matin sur la volonté d’ouverture du gouvernement fédéral. « Les nouveaux accents qu’Emmanuel Macron préconise pour l’UE n’ont rien d’impossible et Wolfgang Schäuble a déjà signalé sa disposition à avancer avec lui », souligne le Handelsblatt. Tous les commentateurs notent néanmoins que les préalables à ces avancées européennes sont tout d’abord que le président arrive à former une majorité parlementaire et que les élections législatives allemandes confortent ou non la coalition au pouvoir. Ils soulignent également que le renouveau européen souhaité par Paris et Berlin doit être porté par l’ensemble des Etats de l’UE : « ce ne sont pas l’Allemagne et la France qui vont décider seules des avancées de l’UE », écrit la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien de Munich, appelant à la patience, estime que la France et l’Allemagne n’ont pas seulement besoin d’un plan, mais surtout d’un plan qui fonctionne au niveau européen.
L’ensemble des médias relèvent, pour s’en féliciter, la nomination de l’ambassadeur en Allemagne comme conseiller diplomatique du président de la République, « ce qui prouve l’importance accordée par Emmanuel Macron au renouveau de la relation franco-allemande », soulignent les quotidiens à l’instar de Die Welt./.