Aujourd’hui en Allemagne. 22 Mai 2017

Synthèse de la presse quotidienne

22 mai 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La visite de Donald Trump dans le Golfe fait les gros titres de la presse : « Trump demande au monde islamique de conduire le combat contre le terrorisme » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Trump : les musulmans doivent combattre le terrorisme » (Süddeutsche Zeitung), « le combat entre le bien et le mal » (Die Welt), « chassez les terroristes ! » (Der Tagesspiegel). Le quotidien des affaires Handelsblatt indique que le président de la Bundesbank Jens Weidmann est « le candidat de Mme Merkel » à la succession de M. Draghi à la tête de la BCE.
  2. Allemagne

« Les Allemands commencent à trouver bonne la perspective de quatre années supplémentaires avec Angela Merkel » (Die Welt)

Sous ce titre, Die Welt s’attardait samedi sur l’écart qui se creuse à nouveau dans les sondages au profit de la CDU/CSU et au détriment du SPD. Ainsi, selon le dernier Politbarometer de la 2ème chaîne publique ZDF, 38% des personnes interrogées (soit un point de plus qu’au mois d’avril) plébiscitaient la CDU/CSU, 27% le SPD (deux points de moins que le mois précédent). Le dernier sondage Deutschlandtrend réalisé pour la 1ère chaîne publique ARD laissait apparaître une tendance similaire avec une CDU/CSU à 38% et un SPD à 26%. Alors que Martin Schulz dégringolait dans le classement, Mme Merkel redevenait, pour la 1ère fois depuis l’automne 2015, la personnalité politique la plus appréciée des Allemands, selon le Politbarometer.

  1. Europe

Allègement de la dette grecque : « Gabriel s’oppose à Schäuble » (Süddeutsche Zeitung)

Sous ce titre, le journal de Munich publie ce matin des déclarations de Sigmar Gabriel (SPD), ministre des affaires étrangères, demandant à Wolfgang Schäuble, ministre des finances CDU, de ne pas bloquer un allègement de la dette grecque. Le journal situe ces déclarations dans le contexte de la campagne électorale allemande et du débat sur la nécessité ou non d’un nouveau vote du Bundestag sur les programmes d’aide à la Grèce.

Les propos suivants sont rapportés : « on n’a cessé de promettre à la Grèce qu’elle aurait un allègement de dettes si des réformes étaient mise en œuvre. Nous devons maintenant honorer cette promesse.  Le FMI et la majorité de l’Eurogroupe y sont prêts. Cela ne doit pas échouer en raison d’une résistance allemande. » « Je suis certain que le ministère fédéral des finances a également un intérêt à une solution et y travaille. Le blocage politique doit être levé. Les Grecs ont supporté des coupes sociales importantes. A côté, les réformes sociales de l’Agenda 2010 en Allemagne relèvent de la brise printanière. Malgré tout, deux tiers des Grecs restent attachés à l’Union européenne d’après les enquêtes d’opinion. Si nous ne voulons perdre ce pays courageux, il faut maintenant lui donner de l’air pour qu’il respire. Sinon, il n’en résultera ni croissance ni nouveaux emplois ».

Succession de Mario Draghi à la BCE : Jens Weidmann « le candidat de Merkel » (Handelsblatt)

Le Handelsblatt ouvre son édition du jour sur le fait que Mme Merkel va pousser le patron de la Bundesbank Jens Weidmann pour succéder à Mario Draghi à la tête de la BCE en 2019. Selon le journal pour qui, « du point de vue de Mme Merkel et de M. Schäuble, les temps sont mûrs pour un Allemand à la tête de la BCE », J. Weidmann a des soutiens et sa nomination pourrait être équilibrée par la désignation d’un vice-président espagnol l’an prochain. Le principal concurrent de J. Weidmann est François Villeroy de Galhau, écrit le journal.

« Bruxelles réclame davantage d’argent pour la zone euro » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

La FAZ révèle les minutes d’une rencontre discrète entre les commissaires Pierre Mosocovici et Valdis Dombrovskis ainsi que quelques parlementaires européens la semaine dernière, lors de laquelle aurait été évoquée l’idée d’un élargissement de la zone euro aux 27 à l’horizon 2025, d’un nouveau fonds européen, d’un budget européen et d’un contrôle renforcé par le parlement européen des ministres des finances de la zone euro. Présentant ces réflexions comme le préalable à la conception d’avenir de l’union monétaire que la commission européenne doit dévoiler prochainement, le journal indique que les commissaires entendent « déposséder l’eurogroupe » perçu comme une « entité fermée ». Les citoyens européens réclament davantage de démocratie, il est donc urgent de se pencher au plus vite sur la démocratisation de l’union monétaire, le parlement européen étant l’institution légitime pour veiller au fonctionnement démocratique de la zone euro, résume la FAZ.

  1. France

Visite du président de la République au Mali : « Macron rend hommage à l’action de la Bundeswehr » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Sous ce titre à sa Une, la FAZ reprenait samedi de larges extraits du discours du président de la République à Gao et relevait qu’Emmanuel Macron « s’est prononcé en faveur d’un renforcement de la coopération militaire franco-allemande au niveau européen ».

Dans un éditorial de Une de sa correspondante parisienne Michaela Wiegel intitulé « germanophile », le quotidien évoquait « la nouvelle génération politique plus européenne et germanophile que jamais », dont s’est entouré le Premier ministre Edouard Philippe. « L’heure des bâtisseurs européens d’un nouveau genre a sonné », écrivait la correspondante pour qui c’est à présent la génération des petits-fils des pères fondateurs qui se trouve aux commandes, marquée par « une relation plus normale, fondée sur une connaissance approfondie du pays voisin et surtout par davantage de pragmatisme ». Citant en exemple, Bruno Le Maire, Sylvie Goullard et Edouard Philippe, la correspondante notait également que le « gouvernement de combat » européen qui vient de se mettre en place compte aussi à l’Elysée « deux appuis germanophones » de taille en la personne de Philippe Etienne et de Sylvain Fort.

Avenir des classes bi-langues : « le français c’est l’avenir » (Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung)

Dans son édition dominicale, la FAZ publiait un éditorial sous forme de plaidoyer en faveur de l’apprentissage du français comme première langue étrangère en Allemagne. Pour l’éditorialiste, il est temps de mettre un terme à la prééminence de l’anglais « car le français est depuis le Brexit plus important que jamais, pour nous Allemands et Européens. La France et l’Allemagne constituent le noyau de l’UE et il faut donc que les Français maîtrisent l’allemand et que les Allemands maîtrisent le français ». De l’avis du journal, en évoquant dès son 1er déplacement en Allemagne la réintroduction des classes bi-langues, le président de la République a « compris » cette nécessité. Il s’agit de « conforter l’idée européenne dont les Britanniques ont fait le choix de se détourner ».

Sous le titre « Parlons français ! (sic), Die Welt se félicite également aujourd’hui du retour annoncé par le président de la République des classes bi-langues. Constatant qu’en Allemagne le français est de moins en moins enseigné, l’éditorialiste fait valoir qu’« après le Brexit, le gouvernement de Donald Trump et Marine Le Pen au second tour, seule une alliance franco-allemande forte garantit l’avenir de l’Europe ». Sachant que « la langue pose les jalons de la compréhension du pays voisin, il est nécessaire que les Français réapprennent l’allemand et que les Allemands réapprennent le français », conclut Die Welt./.