Aujourd’hui en Allemagne. 24 Mai 2017

Synthèse de la presse quotidienne

24 mai 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de Franc en Allemagne

  1. L’attaque terroriste de Manchester fait les gros titres de la presse : « horreur face à l’attentat de Manchester » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « répugnant et abominable » (Süddeutsche Zeitung), « attentat contre des enfants » (Die Welt), « un attentat lâche – avec des enfants pour cible » (Der Tagesspiegel), « la plus jeune victime avait seulement 8 ans ! » (Bild). Le quotidien des affaires Handelsblatt titre pour sa part sur une « perquisition chez Daimler » dans le cadre de l’enquête sur les émissions polluantes.
  2. Allemagne

Programme électoral de la CDU/CSU

Quelques quotidiens évoquent la rencontre hier à Munich entre la chancelière, le ministre-président bavarois et président de la CSU Horst Seehofer et les chefs des groupes parlementaires conservateurs des Länder pour des consultations visant à élaborer un programme commun pour les élections de septembre. La Berliner Zeitung relève que l’ensemble des participants se sont prononcés en faveur d’un renforcement de la politique sécuritaire et d’allègements fiscaux d’un volume d’au moins 15 milliards d’euros. Le Tagesspiegel note que si la question de la sécurité des frontières était le sujet de l’année 2016, cette préoccupation semble avoir désormais totalement disparu, la politique migratoire, abordée essentiellement sous l’angle du regroupement familial, n’occupant plus qu’une place mineure. De l’avis du quotidien de Berlin, la visite de Mme Merkel en Bavière se lit aussi comme une manière de « recoller les morceaux » après la tentative jugée ratée en février dernier lorsque la chancelière avait fait mauvaise figure aux côtés du président de la CSU lors de leur conférence de presse commune.

  1. Europe

Rencontre de l’Eurogroupe : « la Grèce va devoir patienter » (Die Welt)

« Salade grecque pour Schäuble » (Bild), « un peuple pris en otage de la campagne électorale » (Süddeutsche Zeitung), « 50 ans de servage » (tageszeitung), c’est sous des titres critiques envers la position allemande que la presse rend compte de l’absence d’accord sur le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide à la Grèce. Imputant la responsabilité de l’absence de compromis au ministre allemand des finances, le quotidien alternatif de gauche tageszeitung déplore la « dangereuse politique d’obstruction » menée par Wolfgang Schäuble qui pourrait conduire le FMI à jeter l’éponge alors que c’est l’Allemagne elle-même qui a insisté depuis le début sur sa participation au plan d’aide. « Il est plus que temps que le ministre allemand des finances abdique », juge le journal qui doute qu’un accord puisse être trouvé lors de la prochaine rencontre. « Une fois de plus, le destin de la nation grecque dépend de Berlin », écrit de son côté la Süddeutsche Zeitung pour qui on assiste cette fois à un « dangereux mélange de Realpolitik et de motivations tactiques et électoralistes ». « La situation est en fait absurde », estime le journal de centre gauche : « l’Allemagne insiste pour que le FMI soit de la partie, mais n’accepte pas les conditions qu’il pose et Wolfgang Schäuble s’oppose pour des raisons de politique intérieure allemande ». De l’avis de la Süddeutsche Zeitung, deux raisons expliquent l’attitude de Wolfgang Schäuble : s’il lâche du lest, le SPD ne manquera pas de critiquer ce revirement, et d’un autre côté, la moindre mansuétude envers la Grèce alimenterait la rhétorique euro-critique des populistes de l’AfD. « C’est ainsi qu’un peuple se retrouve pris en otage de la campagne électorale allemande », se désole le journal.

  1. International

Turquie : annulation du déplacement de la vice-présidente du Bundestag

La presse signale qu’une visite prévue de longue date que devait effectuer demain Claudia Roth (Verts), vice-présidente du parlement allemand, a été annulée hier sans que l’on sache si cette décision a été prise par la partie allemande ou par la Turquie, indique le Tagesspiegel. Accompagnée d’une délégation, Mme Roth comptait se rendre dans le pays pour se faire une idée de la situation après le référendum constitutionnel turc. Elle avait fait part de son intention de rencontrer des opposants au pouvoir en place et envisageait aussi de se rendre à Diyarbakir, un « bastion kurde ». « Toujours est-il que cette annulation est une nouvelle contribution à la détérioration des relations bilatérales », juge le journal. Rappelant que son correspondant en Turquie, Deniz Yücel, est incarcéré depuis fin février, Die Welt consacre un article au délabrement de la relation germano-turque et estime qu’il sera difficile de renouer une relation de confiance tant qu’Erdogan sera au pouvoir.

Dialogue de Petersberg sur le climat : « Merkel insiste sur la nécessité d’une politique climatique commune » (FAZ)

La Frankfurter Allgemeine Zeitung retient du discours prononcé hier par la chancelière son appel à l’unité face aux défis posés par le changement climatique et son insistance sur le fait que des mesures concrètes doivent à présent succéder à l’accord qui a été trouvé à Paris. Les journaux relèvent également qu’à l’approche du sommet du G20 qui se tiendra à Hambourg, les 7 et 8 juillet prochains, la chancelière a cherché à « fourbir ses armes » (tageszeitung). Le journal en veut pour preuve la présentation d’une étude de l’OCDE demandée par l’Allemagne qui prouve l’intérêt économique des mesures en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques. Alors que la tonalité de la presse s’est faite ces derniers temps de plus en plus critique envers l’absence de mesures prises par le gouvernement allemand, dans un commentaire, la Süddeutsche Zeitung enfonce le clou : « la coalition sous la houlette de Mme Merkel n’a fait que gérer le statu quo au lieu d’investir dans les énergies propres ». « En ce qui concerne l’électromobilité, le gouvernement accompagne le processus par de grands mots, mais les actes ne sont pas au rendez-vous » en termes d’infrastructures notamment, déplore le quotidien qui pointe aussi du doigt l’attitude timorée du gouvernement sur la sortie du charbon ou encore l’absence de consensus entre la fédération et les Länder sur la mise en place d’un crédit d’impôt pour l’isolation des logements./.