Synthèse de la presse américaine du 12 Juillet 2017

Ambassade de France à Washington

Mercredi 12 juillet 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Emmanuel Macron – Donald Trump

Politico consacre un article à la relation entre Emmanuel Macron et Donald Trump, estimant que l’invitation du 14 juillet vise à « rappeler au président américain le rôle des Etats-Unis en Europe ainsi que le rôle de la France en qualité de puissance militaire ».

JO 2024

Le Christian Science Monitor note que, dans la compétition qui oppose Paris à Los Angeles pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024, le président Macron a mis l’accent sur le symbole que ces JO représenteraient s’ils avaient lieu en France dont les valeurs ont été attaquées dans un contexte terroriste. En ligne, le Washington Post note pour sa part que l’attribution des JO aux deux villes finalistes en 2024 et en 2028 marque une rupture par rapport au processus de sélection traditionnel.

Economie

Le New York Times publie un article élogieux sur la stratégie de promotion et de sauvetage des « micro-boulangeries » de village en France par le boulanger Pascal Rigo auparavant installé aux Etats-Unis où il a fait fortune.

  1. International

Lutte contre Daech

La reconquête de Mossoul donne lieu à des analyses alarmistes dans les médias américains. Qualifiant la ville de « terre en friche », le Washington Post souligne, en « une », le coût exorbitant d’une victoire au « goût amer » alors que Daech a toujours le contrôle de plusieurs villes dont Tal Afar (100 000 habitants), Hawija (115 000 habitants) et Raqqa (200 000 habitants), rappelle Peter Bergen dans une tribune publiée par CNN.

Dans ce contexte, l’équipe éditoriale du New York Times estime que les célébrations doivent être de courte durée car les facteurs ayant favorisé l’essor de Daech demeurent (rivalités entre Sunnites et Chiites ; corruption ; incapacité du gouvernement à mettre en œuvre des politiques économiques et de sécurité satisfaisantes). A ces enjeux s’ajoutent d’autres défis, parmi lesquels les tensions entre les Kurdes et les Irakiens au nord du pays ainsi que la gestion des combattants de Daech de retour dans leurs villages, prévient le quotidien. Selon un rapport publié par le Combating Terrorism Center de West Point dont Leonid Bershidsky se fait l’écho dans une tribune publiée par Bloomberg, les combattants de Daech restent d’ailleurs actifs dans les villes libérées puisqu’ils y maintiennent une présence clandestine et continuent de perpétrer des attaques terroristes.

Ainsi, dans un éditorial également, le Wall Street Journal propose des solutions pour que les Etats-Unis et l’Irak empêchent « la renaissance de Daech ». Le quotidien invite le Premier ministre Abadi à exprimer son soutien en faveur d’un gouvernement local sunnite pour éviter que les milices chiites soutenues par l’Iran ne traitent les Sunnites comme des membres de Daech. Selon le journal, l’administration Trump pourrait aussi contribuer à la stabilisation de la zone en déployant une force modeste mais ayant vocation à agir sur le long terme.

En revanche, le chroniqueur du Washington Post David Ignatius livre une analyse plus positive, saluant la qualité de la stratégie militaire américaine en Irak fondée sur une coopération avec les forces locales, laquelle a permis d’atteindre les résultats escomptés avec un nombre limité de victimes (cinq) parmi les soldats américains et dans des délais relativement rapides par rapport aux difficultés rencontrées en Afghanistan.

Syrie

Foreign Policy évoque « un accord secret de cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis et la Russie visant à interdire aux combattants soutenus par l’Iran de rejoindre une partie stratégique du sud-ouest de la Syrie ».

Accord sur le nucléaire iranien

Des diplomates européens craignent que l’administration Trump ne procède à un réexamen de l’accord sur le nucléaire iranien qui pourrait être défavorable aux bénéfices économiques dont jouit Téhéran, rapporte le Wall Street Journal. L’Iran pourrait répondre par des violations, fussent-elles limitées, de ses engagements, ajoute le quotidien.

Israël

Le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman estime que l’identité d’Israël est « à la croisée des chemins » alors que le pays, sous l’impulsion de son Premier ministre Benjamin Netanyahou, « efface progressivement sa frontière avec les Palestiniens », et pourrait devenir, de fait, « un Etat juif-arabe binational ». Israël est ainsi tiraillé entre « une frénésie nationaliste juive qui menace d’absorber les Palestiniens de la bande de Gaza dans un Israël élargi » et « une frénésie politique orthodoxe qui est en décalage avec la diaspora des Juifs qui constitue le plus fort soutien à Israël », estime l’éditorialiste.

Qatar

Malgré l’accord négocié par le secrétaire d’Etat américain entre le Qatar et les Etats-Unis et alors  Rex Tillerson a jugé la position de Doha « très raisonnable » (The Atlantic), le Washington Post se montre sceptique sur la résolution du conflit qui oppose le Qatar aux autres pays de la région.

Corée du Nord

Un test antimissile a été effectué par les Etats-Unis dans le Pacifique dans un contexte de montée des tensions entre Washington et Pyongyang, rapporte le Christian Science Monitor. Par ailleurs, le New York Times publie, en « une », un reportage sur les conditions d’esclavage dans lesquelles les citoyens nord-coréens vivent en Russie.

III. Politique intérieure          

Liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie

La publication, sur Twitter, par le fils de Donald Trump – Donald Trump Jr. – de ses courriels (lesquels allaient être publiés par le New York Times qui se les était procurés) relatifs à une rencontre prévue avec un conseil du gouvernement russe détenant des informations compromettantes sur Hillary Clinton provoque un raz-de-marée médiatique (WP, NYT, WSJ, CNN, Bloomberg, The Atlantic).

« Si cela n’était pas déjà clair, les courriels du fils de Donald Trump démontrent que les enquêtes menées sur les liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie n’ont rien d’une chasse aux sorcières, contrairement à ce qu’a affirmé Donald Trump durant des mois », commente l’équipe éditoriale du Los Angeles Times. Dans un éditorial également, le Washington Post ironise : « il n’y a donc pas que de la fumée mais bien un feu ». Optant pour un ton plus grave, l’équipe éditoriale de USA Today estime que « Donald Trump Jr. a choisi la Russie et la victoire plutôt que le patriotisme ». C’est même « une histoire d’amour » entre le fils du président et Moscou que dénonce Politico. La National Review nuance les accusations de collusion portées contre Donald Trump mais admet que ces emails démontrent « le caractère sérieux du problème » que pose cette hypothèse.

Cadre réglementaire

En « une », le New York Times publie une enquête exhaustive sur « les équipes de déréglementation » de Donald Trump. Le journal dénonce des conflits d’intérêts potentiels puisque la révision des règlementations a été confiée à des personnalités ayant auparavant exercé en qualité de lobbyistes au profit de secteurs dont ils ont maintenant la responsabilité au sein de l’administration.

Google

En « une », le Wall Street Journal révèle que Google apporte un soutien financier régulier à des universitaires qui ont publié, au cours de la dernière décennie », « des centaines d’articles » favorables à l’entreprise, laquelle émet même parfois des recommandations aux chercheurs préalablement à la publication de leurs articles.

Cyber

Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, Rodgin Cohen (ancien membre de la commission sur le cuber de la NSA) et John Evangelakos (expert en cyber-sécurité) estiment que « les Etats-Unis ne sont pas prêts pour un 11 septembre du cyber » et appellent à la création d’une agence de niveau ministériel, à l’instar de la création du département de la Sécurité intérieure après les attentats du 11 septembre.