Réforme du Code du travail : des féministes dénoncent les conséquences pour les femmes

Une cinquantaine de personnalités et d’organisations féministes s’insurgent contre la réforme du Code du travail, décidée par le gouvernement. Dans un tribune largement diffusée sur les réseaux sociaux, les signataires s’inquiètent pour l’égalité femmes-hommes.

Elles sont une cinquantaine, personnalités et organisations féministes, à dénoncer, dans une tribune, les conséquences des ordonnances réformant le Code du travail. Cette réforme va, selon leurs dires, « accroître les inégalités professionnelles » entre les femmes et les hommes.

« Les salariés les plus touchés par la réforme sont ceux en CDD ou travaillant dans des petites entreprises. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées. Plusieurs mesures vont donc peser particulièrement sur les femmes et accroître les inégalités professionnelles. »

Les signataires interpellent le président de la République et la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, à ne pas « brader les droits des femmes » aux « exigences du Medef ».

L’inversion de la hiérarchie des norme

Relayée par le pure-player Mediapart, la tribune regroupe les émargements, entre autres, de la militante féministe Caroline De Haas, la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison, la dirigeante CGT en charge de l’égalité femmes-hommes Sophie Binet, l’économiste Françoise Milewski ou encore les associations les Effronté-e-s et Osez le féminisme.

Parmi les mesures dénoncées, on peut citer le plafond « très faible » des indemnités prud’homales, « qui s’appliquera demain par exemple si vous êtes licenciée par manque de disponibilité en raison de votre situation de famille ou en raison d’un handicap ».

Le texte déplore en outre « l’inversion de la hiérarchie des normes« , citant les droits familiaux qui pourront « être remis en cause par accord d’entreprise« , comme « les congés enfants malades pris en immense majorité par les femmes », « l’allongement du congé maternité » ou « l’allègement du temps de travail des femmes enceintes« .

Un affaiblissement des outils de l’égalité professionnelle ?

La tribune accuse le gouvernement « d’affaiblir les outils de l’égalité professionnelle en entreprise ». Alors que la loi, prévoit aujourd’hui, sous peine de sanctions, une négociation annuelle sur le sujet et oblige l’entreprise à faire parvenir des données aux salariés, les ordonnances permettront, par accord d’entreprise, de déroger à ces obligations, affirment les signataires.

> Lire aussi :Réforme du Code du travail : que contiennent les ordonnances ?

Enfin, concernant la disparition du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), le texte prévoit d’ores et déjà un impact sur la prévention des violences sexuelles au travail. Les signataires rappellent en effet que « 20% des femmes déclarent avoir déjà subi du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail ».

Les internautes sont, d’autre part, invités à « interpeller » Marlène Schiappa en diffusant massivement le texte via les réseaux sociaux.

La Tribune 07/09/2017