Aujourd’hui en Allemagne. 7 Septembre 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

7 septembre 2017

  1. La décision de la CJUE déboutant la Hongrie et la Slovaquie de leur demande d’annulation du mécanisme européen de répartition des réfugiés de septembre 2015, fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« la Hongrie et la Slovaquie doivent accueillir des réfugiés »), de la Süddeutsche Zeitung (« Orban s’oppose au jugement sur les réfugiés ») et de Die Welt (« pour le gouvernement fédéral, l’Europe de l’Est doit accueillir les réfugiés »). Der Tagesspiegel consacre sa Une aux difficultés du logement à Berlin : « la crise du logement s’installe dans la durée ». Le quotidien des affaires Handelsblatt relaie l’espoir de plusieurs représentants du secteur bancaire allemand d’une réorientation de la politique des taux directeurs de la BCE aujourd’hui (« le changement pour les taux d’intérêt, c’est maintenant ! »).
  2. Allemagne / Europe

Crise migratoire / interview de Christian Lindner (FDP) dans Bild

Le candidat tête de liste du parti libéral est interrogé par le tabloïd sur la politique migratoire du FDP. Christian Lindner est partisan de la « fermeture par l’UE de la route migratoire de la Méditerranée » et déclare « saluer les propositions du président Macron » sur cette question : « l’Allemagne doit le soutenir. En Afrique du Nord, nous devons aider à sécuriser les centres d’accueil, c’est là que doivent être enregistrées les demandes d’asile. Nous devons faire davantage pression sur les pays du Maghreb pour qu’ils reprennent leurs ressortissants entrés illégalement chez nous, sinon il ne peut y avoir d’aide au développement », énumère le président du FDP qui préconise également de transformer l’agence Frontex en un véritable corps de garde-frontières européens.

Sur le plan intérieur, Christian Lindner estime que les réfugiés n’ont pas vocation à rester durablement en Allemagne et, à l’image du retour chez eux des réfugiés de guerre des Balkans, « doivent retourner dans leur pays dès que la situation le permet ». « C’est le droit international humanitaire et je suggère que nous respections strictement une pratique éprouvée depuis des décennies. Dès que le pays est pacifié, les réfugiés qui ne répondent pas aux critères d’une nouvelle loi sur l’immigration doivent retourner chez eux », insiste-t-il. Le candidat libéral balaie les objections du quotidien populaire sur la nécessité d’intégrer des réfugiés syriens destinés à rester encore de longues années dans leur pays d’accueil et dont les enfants vont naître et aller à l’école en Allemagne, estimant que l’un n’empêche pas l’autre : « ce n’est pas de la dureté, c’est l’Etat de droit et du réalisme, c’est ainsi que pratique le Canada libéral et ouvert au monde ». Dans cette logique, le président du FDP appelle de ses vœux une nouvelle loi sur l’immigration déterminant les critères d’une immigration légale : « une immigration légale et durable doit être rendue possible, c’est le modèle canadien ».

Un dernier sondage Forsa publié ce matin par le magazine Stern évalue les intentions de vote à 38% pour la CDU/CSU (stable), à 23% pour le SPD (-1 pt en une semaine), 9% pour l’AfD et Die Linke (stables), 8% pour le FDP (stable) et pour les Verts (+1 pt.)

  1. Europe

« La Hongrie et la Slovaquie sommées d’accueillir des réfugiés » (FAZ)

L’ensemble de la presse rend largement compte du verdict de la Cour de justice de l’Union européenne rejetant la plainte de la Hongrie et de la Slovaquie contre le mécanisme européen de répartition des migrants dans les Etats membres. Les ministres allemands des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Sigmar Gabriel (SPD) et Thomas de Maizière (CDU), ont immédiatement réagi en exhortant les pays d’Europe de l’Est rétifs à ce mécanisme à respecter le droit européen et le jugement de la CJUE, indique Die Welt. Le président fédéral Frank Walter Steinmeier (SPD) a fait des déclarations analogues, rapporte la Süddeutsche Zeitung. Les journaux relèvent, pour s’en féliciter, que le Premier ministre slovaque a accepté le verdict de Luxembourg.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’indigne de la réaction de Viktor Orban déclarant ne pas vouloir reconnaître le verdict de la CJUE jugé « politique » : « c’est un affront contre l’esprit et la nature même de l’Union européenne fondés sur l’idée que tous les Etats membres respectent les règles communes et règlent pacifiquement leurs différends, si nécessaire devant la cour de justice ». « Respecter les traités, y compris entre Etats membres de l’UE, devrait être une évidence, l’un des éléments clés de l’UE est que chaque pays membre doit se plier à la volonté générale si celle-ci a été établie dans les règles », renchérit la Süddeutsche Zeitung, qui s’inquiète pour la pérennité du modèle européen. Pour la Berliner Zeitung aussi, la question fondamentale est de savoir « ce que valent encore le droit européen et les valeurs européennes, si des Etats membres estiment ne pas devoir s’y tenir durablement ».

« Le contentieux juridique est tranché mais le problème politique reste entier », considère la Süddeutsche Zeitung, « l’UE va devoir trouver un moyen de composer avec le refus de l’Europe de l’Est » de se plier à ce système, refus qui bloque toute réforme du règlement de Dublin selon lequel les demandes d’asile doivent être déposées dans le pays où les migrants touchent pour la première fois le sol européen, explique le journal. Pour le Handelsblatt, l’UE doit se montrer plus pragmatique pour sortir de cette impasse et trouver un compromis./.