Les trois quarts des étudiants n’ont commencé à réfléchir à leur orientation qu’une fois au lycée

Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? La question semble enfantine, mais les jeunes tardent à y trouver une réponse précise : 76 % des étudiants du supérieur déclarent avoir commencé à réfléchir à leurs études et à un choix d’orientation après avoir franchi le seuil du lycée, et 41 % ont même attendu d’être en classe de terminale, selon une étude Opinionway pour le réseau social professionnel LinkedIn.

Au moment d’effectuer ce choix, seuls 55 % des 1 907 étudiants du supérieur interrogés avaient une idée claire de ce qu’ils voulaient faire professionnellement, 34 % avaient encore des doutes et 11 % toujours aucune idée. Ce qui n’empêche pas 62 % des étudiants d’affirmer qu’ils étudient selon leur vocation. C’est particulièrement vrai pour ceux qui se destinent aux professions médicales et paramédicales, suivis par les futurs juristes. Que les parents qui se désespèrent d’influencer leur progéniture se rassurent : 57 % des jeunes interrogés estiment qu’ils jouent un rôle important dans le choix de leurs études.

La réputation des établissements est importante

Pour obtenir des informations sur les filières, 23 % des jeunes se tournent d’abord vers Internet et les sites spécialisés. Viennent, juste après, les médias traditionnels (dossiers dans les journaux, classements) pour 20 % des interrogés. Les portes ouvertes des écoles et les outils mis à disposition par les pouvoirs publics ne sont cités que par 12 % des étudiants.

La réputation des établissements devient un critère de choix important avec la multiplication des palmarès internationaux qui les mettent en compétition. Le premier même pour 35 % des étudiants.

Ce qui compte aussi aux yeux des étudiants, c’est de pouvoir étudier sans être obligé de changer de département ou de région (34 %), tout restant attentif au coût de l’éducation (32 %). Flemmards et vénaux les étudiants ? Les perspectives de rémunération ou la facilité présumée d’une filière les préoccupent moins, respectivement à 29 % et 27 %.

29 % regrettent leurs choix d’orientation

Ce que les deux tiers d’étudiants auraient davantage apprécié, c’est un accompagnement de leur orientation, dès le lycée. Les étudiants de l’université sont même 71 % à s’être alors sentis délaissés. Au final, 29 % regrettent leurs choix d’orientation, et un sur cinq envisage d’en changer, tout en se déclarant à 86 % satisfaits de leur filière.

Si la crise est passée par là, elle ne semble pas avoir fait disparaître les vocations, ni les espoirs. Seuls 26 % des étudiants veulent changer leur parcours face à un contexte économique difficile et 93 % pensent trouver du travail dans leur domaine de formation.

Le diplôme devient alors une valeur refuge : 88 % estiment que celui qu’ils préparent va avoir une grande influence sur leur future carrière, même si 66 % d’entre eux sont prêts à travailler à un poste moins qualifié que leur niveau de diplôme pour être embauché. Conscient de la situation du marché de l’emploi sans pour autant se résigner, la moitié des étudiants se disent prêts à accepter un travail dans un domaine très différent, si leur carrière se trouve dans une mauvaise passe.

Méthodologie : étude réalisée en ligne par OpinionWay du 25 mars au 10 avril 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1 907 étudiants français. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de région de résidence, de niveau de diplôme et de type d’établissement.

  • Matteo Maillard Le Monde 13/05/2015