Ca se passe en Europe : Bruxelles s’en prend au salaire minimum dans les transports allemands

La Commission européenne a lancé mardi une procédure d’infraction contre l’Allemagne concernant l’application de sa loi sur le salaire minimum au secteur des transports, vivement contestée par les routiers de pays voisins comme la Pologne. Concrètement, l’exécutif européen a adressé à Berlin une lettre de mise en demeure, première étape d’une procédure d’infraction. L’Allemagne a désormais deux mois pour lui répondre.

« Si la Commission soutient sans réserve l’instauration d’un salaire minimum en Allemagne, elle considère que l’application de la loi sur le salaire minimum à toutes les opérations de transport qui touchent le territoire allemand restreint de manière disproportionnée la libre prestation des services et la libre circulation des marchandises », indique-t-elle dans un communiqué.

A Berlin, le ministère du Travail et des Affaires sociales a laconiquement indiqué qu’il allait « étudier la lettre » de mise en demeure « et ensuite décider de la suite à donner ». Une porte-parole du ministère a souligné que c’était « la première fois » que Berlin prenait connaissance de ce qui lui est concrètement reproché.

En Allemagne, Uber retente sa chance

Uber tente le retour à la case départ en Allemagne. Le spécialiste des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a lancé mardi dans plusieurs grandes villes allemandes une nouvelle offre baptisée uberX qu’il estime compatible avec la réglementation du pays. Avec sa précédente offensive commerciale dénommée UberPop, la start-up californienne s’était mise outre-Rhin toute la branche des chauffeurs de taxis à dos. Accusée de pratiquer une concurrence déloyale, cette dernière devait faire rebrousse-chemin, étant aussi interdite de mener une activité lucrative par un tribunal de Francfort. Désormais, les choses doivent se passer différemment.

L’offre uberX a démarré à Francfort, Hambourg, Düsseldorf et Munich, Berlin doit suivre dans quelques semaines. Chaque partenaire de la plate-forme payante détiendra une autorisation de rouler conforme à la loi allemande sur le transport de particuliers, a assuré un porte-parole d’Uber. De telle manière, la firme répond au précédent grief qui lui était fait, en ayant eu recours à des chauffeurs non munis d’une autorisation. Selon la nouvelle formule, tous les véhicules reliés au service seront immatriculés en tant que voiture de location et assurés comme tel. Des accords doivent aussi être passés avec des partenaires disposant de leur propre flotte de véhicules et de chauffeurs.

Ce qui ne change pas, c’est la volonté d’Uber d’attaquer le marché avec des tarifs valant en moyenne 20 % de moins que la course avec un taxi traditionnel. La fédération des chauffeurs de taxi est sur le qui-vive, mettant encore en doute le fait qu’Uber respecte toute la réglementation en vigueur. Uber a quant à lui engagé un combat sur le long terme pour faire évoluer le droit du transport de particuliers, écrit à une époque où ni le smartphone ni la navigation par satellite n’étaient encore une réalité. Il revendique à ce jour 50.000 utilisateurs en Allemagne.

En Italie, le patron de Luxottica offre 9 millions à ses salariés pour ses 80 ans

Voilà un patron qui sait vivre ! Pour fêter ses 80 ans, Leonardo Del Vecchio, Président-fondateur de Luxottica, a décidé d’offrir quelque neuf millions d’euros en actions du groupe à ses employés. Sur sa cagnotte personnelle (la holding luxembouregoise Delfin), le patron et fondateur du leader mondial des lunettes haut de gamme, qui possède aussi les marques Ray Ban, Oakley ou Persol, va distribuer 140.000 actions aux quelque 8.000 employés du groupe en Italie (sur un effectif mondial de 77.000 salariés), soit l’équivalent de neuf millions d’euros, a précisé le fabricant dans un communiqué.

« Un grand merci aux employés du groupe en Italie, ce sont eux les vrais artisans du succès de Luxottica », a déclaré à cette occasion Leonardo Del Vecchio, qui aura 80 ans vendredi. « Je voudrais montrer avec ce petit geste combien les employés sont importants pour moi: j’ai vraiment le sentiment que nous faisons partie de la même famille », a ajouté l’un des hommes les plus riches d’Italie. En 2011, Leonardo Del Vecchio avait déjà offert près de 314.000 d’actions aux employés du groupe en Italie ( pour fêter les 50 ans de l’entreprise née à Agordo en Vénétie, dans le nord-est.

Luxottica a enregistré en 2014 un chiffre d’affaires record de quelque 7,652 milliards d’euros, en hausse de plus de 6% sur l’année précédente. Cette croissance ne semble pas devoir s’arrêter avec une hausse de 22% de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2015, à 2,221 milliards d’euros.

Les Echos 20/05/2015