Dans les entrailles des grandes crises

A quoi reconnaît-on l’imminence d’une bonne crise économique et financière ? A trois indicateurs, infaillibles : l’euphorie, qui gonfle les bulles ; la frénésie de crédits qui s’empare des banques ; et le sentiment collectif que cette fois, ça y est, on a trouvé la recette miracle pour s’enrichir à tous les coups.

Dans son petit livre fort érudit consacré aux crises financières, Olivier Lacoste applique la formule à tous les chocs qui ont ébranlé le capitalisme, depuis la « tulipomania » du début du XVIIe siècle jusqu’à la déflagration de de 2008 en passant, évidemment, par la crise de 1929.

A chaque fois, l’auteur constate le même aveuglement, la même propension à oublier les crises précédentes et les signes qui, immanquablement, les annoncent. « La rapidité avec laquelle nous revenons au « business as usual » et à l’évitement des remises en cause constituent une dédramatisation des crises. Après tout, dira-t-on, le capitalisme va de bulles en krachs depuis pusieurs siècles et tient encore debout. »

Les Echos 19/06/2015