Les jeunes à la ville et les seniors à la campagne

Selon une étude du courtier Empruntis, les plus de 50 ans choisissent de s’installer loin des villes tandis que les jeunes préfèrent les grandes agglomérations et leurs bassins d’emploi.

On est bien chez soi ! Selon une étude* du courtier Empruntis sur les intentions d’achat immobilier des Français, en exclusivité pour « le Parisien » – « Aujourd’hui en France », ceux-ci restent attachés à leur région.

Quand on leur demande où ils veulent acheter leur logement, 93% des sondés répondent qu’ils n’envisagent pas de changer de lieu de résidence. Seule une minorité pense le faire, avec pour principales motivations l’emploi et la qualité de la vie, en fonction de l’âge aussi.

Soleil et mer à partir de 50 ans

L’Ile-de-France, Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur constituent le trio de tête des régions préférées des Français, qu’ils y vivent ou pas. Viennent ensuite le Nord- Pas de Calais, l’Aquitaine et les Pays de la Loire (voir infographie). Leurs capitales respectives (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux et Nantes) avec leurs bassins d’emploi attirent beaucoup les moins de 30 ans. Passé cet âge et jusqu’à 50 ans, les Français avec enfant vont plutôt s’en éloigner pour bénéficier d’un immobilier plus abordable. Tandis qu’après 50 ans, les sondés avouent opter pour « un environnement offrant une meilleure qualité de vie » en choisissant des départements à l’écart de ces grandes zones urbaines.

« En Aquitaine par exemple, explique Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, on voit des personnes—parfois même avant la retraite—quitter la Gironde et l’agglomération bordelaise pour aller habiter en Dordogne, département plus vert et à l’immobilier moins cher. » Les régions côtières, voire ensoleillées, sont aussi privilégiées des quinquas et retraités, le Languedoc-Roussillon et la Bretagne remplaçant alors dans ce palmarès le Nord-Pas-de-Calais et les Pays de la Loire.

L’Ile-de-France qui attire et qu’on veut… quitter

Pour ceux qui n’y vivent pas, son pouvoir d’attraction s’exerce surtout parmi les Picards, les Normands et les habitants du Centre : dans chacune de ces trois régions, 12 à 13% des personnes déclarent vouloir y acheter un logement et notamment dans les départements franciliens limitrophes (Seine-et- Marne, Essonne, Yvelines, Vald’Oise). Plus étonnant, 8%des résidents de Rhône-Alpes, dont 39% du seul Rhône, veulent aussi y habiter. En fait, beaucoup de ces personnes y ont déjà un point d’attache, notamment un emploi. Ce que confirme la fréquentation de certains TGV et lignes SNCF.

Parmi les 86% des banlieusards souhaitant rester en Ile-de-France — dont 24% en changeant de département, notamment de la petite vers la grande couronne où l’immobilier est plus abordable, — 14% seulement veulent devenir propriétaire à Paris, avec une préférence pour les XVIIe, XVIIIe et XVe arrondissements. Des préoccupations de coût qui font aussi pencher 44% des Parisiens vers la proche banlieue. Mais, qu’ils soient de Paris ou de banlieue, les Franciliens plébiscitent dans l’ordre Montreuil, Boulogne- Billancourt, Saint-Ouen, Argenteuil, Pantin, Asnières et Issyles- Moulineaux. « Des villes choisies pour leur proximité avec Paris et la desserte par les transports en commun », souligne Cécile Roque- laure. Reste que, pour des questions de qualité de vie, 10% des Franciliens souhaitent quitter l’Ile de- France, contre 7% en moyenne des habitants des autres régions. Pour aller où ? Principalement en Picardie (19 %), dans le Centre (17 %) et en Haute-Normandie (8 %). Seule la région Paca, avec 13 % des intentions d’achat, recueille autant de suffrages.

* Etude réalisée sur Internet par le courtier d’avril 2013 à fin mars 2015 auprès de 370 000 personnes souhaitant acquérir une résidence principale.

Le Parisien 02/07/2015