40% de la population mondiale n’a jamais entendu parler du changement climatique

Une étude publiée lundi dans la revue Nature détermine quels sont les facteurs qui influent sur la perception du changement climatique. 40% des adultes dans le monde n’ont pas connaissance de ce phénomène.

Quatre adultes sur dix dans le monde ignorent l’existence du changement climatique. C’est l’affirmation soutenue par des chercheurs de l’université de Yale dont les résultats ont été publiés lundi dans la revue Nature. Les scientifiques ont cherché à déterminer quels étaient les facteurs qui influençaient la connaissance et la perception du réchauffement climatique comme un risque, à partir des données du sondage Gallup World, réalisé en 2008.

En Amérique du Nord, en Europe et au Japon, plus de 90% de la population a conscience de ce phénomène et des dangers qu’il représentent. Mais dans la majorité des pays en développement, plus de la moitié de la population n’en a jamais entendu parler. « [Ces chiffres] augmentent jusqu’aux deux tiers [de la population] dans de nombreux pays comme l’Egypte, l’Inde et le Bangladesh », explique Anthony Leiserowitz, un des auteurs de l’étude, au Washington Post.

Des facteurs qui diffèrent selon les pays

Quels sont les facteurs qui interviennent sur la connaissance et la compréhension du changement climatique? Sans grande surprise, l’éducation constitue le premier facteur. Mais les habitants de la planète ont plus tendance à percevoir le réchauffement climatique comme un risque s’ils observent eux-mêmes des phénomènes anormaux. « La perception de changements de température est [primordiale] dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique », indique l’étude.

Les chercheurs ont également déterminé d’autres facteurs. A savoir l’état de santé de l’individu, sa situation financière, l’accès à l’information, ses croyances sur les causes du réchauffement climatique, qui influent plus ou moins en fonction du pays étudié. Résultat, en Chine, la conscience du changement climatique dépend de l’éducation, de la zone géographique où l’individu réside, et de son niveau de vie. Un Chinois résidant en zone urbaine, où la qualité de l’air s’amenuise, et qui dispose de hauts revenus a conscience du changement climatique. Aux Etats-Unis, un Américain considère le changement climatique comme un risque en fonction de son engagement civique, de l’accès à l’information et de son éducation.

Une hausse des températures de 0,3 à 4,8°C

Pour les chercheurs, ces résultats montrent à quel point il est nécessaire d’adapter les campagnes de sensibilisation au réchauffement climatique en fonction du pays. « Augmenter l’éducation de base, les connaissances sur le climat et la compréhension du public des dimensions locales du changement climatique sont vitales pour stimuler l’engagement et le soutien » pour sauver la planète, assène Anthony Leiserowitz au site américain Motherboard.

> Lire: « A long terme, aucun pays n’échappera au changement climatique »

En décembre prochain, la COP 21 doit se tenir à Paris, et aboutir à un nouvel accord international sur le climat, afin de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C. Une conférence de la dernière chance puisque le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), prévoit une hausse des températures de 0,3 à 4,8°C d’ici 2100.

L’Express 28/07/2015