Pour la deuxième année d’affilée, les coûts des gardes d’enfants ont augmenté de plus de 3 %.
SERVICE Toujours plus haut ! Les tarifs des gardes d’enfants (le salaire net moyen) ont encore fortement augmenté cette année, selon l’étude 2015 de yoopies.fr, le « BlaBlaCar » du baby-sitting, réalisée auprès des 300 000 profils disponibles sur le site. La hausse est de l’ordre de 3 %, comme en 2014, pour atteindre les 8,65 euros par heure. Soit un coût brut de 15,20 euros pour l’employeur, charges salariales et patronales comprises.
Les tarifs de baby-sitters varient de près de 10 % d’une région à une autre. Alors que le salaire horaire net moyen s’élève à 8,95 euros en Île-de-France ou à 8,77 euros en Provence-Alpes-Côte d’Azur, il n’est que de 8,16 euros en Pays de la Loire. Ces disparités tiennent notamment à des différences de coût de la vie entre les territoires ou de taux d’emploi des femmes.
Réputée pour sa gendarmerie, son clocher et ses yachts, la ville de Saint-Tropez est aussi en passe de devenir célèbre pour le coût prohibitif de ses baby-sitters : 10,92 euros par heure, soit le tarif le plus élevé de France. Juste derrière, Megève (Haute-Savoie) et Thoiry (Yvelines) complètent le podium des villes les plus chères, avec des tarifs respectifs de 10,14 et 9,75 euros l’heure. « Il y a une forte activité pendant l’été, et on assiste à un phénomène de rareté », explique Benjamin Suchar, le cofondateur de Yoopies.
À l’opposé, Halluin, une commune du Nord proche de la frontière belge, pratique les prix les plus bas. Le salaire horaire net d’un baby-sitter s’y élève à seulement… 7,53 euros. Soit près de 3,50 euros de moins qu’à Saint-Trop’ !
La forte hausse de 2015 s’explique en particulier par « un phénomène de rattrapage des tarifs dans les départements où la réforme des rythmes scolaires a été mise en place », dixit Benjamin Suchar. Dans ces territoires, les prix des nounous ont bondi de 3,54 %, contre 0,27 % dans ceux qui l’avaient mise en place il y a deux ans. Champagne-Ardenne, Poitou-Charentes et Basse-Normandie sont les régions les plus concernées par cette envolée. « Dans ces régions, la demande de garde d’enfants a augmenté », confirme Benjamin Suchar.
Autre point majeur, cette fois-ci généralisable à l’ensemble du territoire, la France est confrontée à une pénurie de 400 000 places en crèche. « La garde d’enfants reste le privilège des familles aisées », assure Benjamin Suchar. 36 % des parents dépenseraient même plus de 1 000 euros par an pour faire garder leurs enfants en dehors des heures d’école.
Si la rentrée scolaire, le Nouvel An et la Saint-Valentin constituent les jours les plus demandés par les parents pour faire garder leurs têtes blondes, le phénomène pourrait s’accroître. En effet, avec la loi Macron qui a été adoptée en juillet, la demande de garde d’enfants devrait continuer à enfler. Les parents qui travailleront désormais le dimanche ou le soir devront, eux aussi, confier leurs bambins. Et, travail le jour du seigneur ou jusqu’à minuit oblige, à des tarifs un peu plus élevés qu’en fin de journée…
Le Figaro 20/08/2015