L’étude présente 14 variantes de mix-électriques, avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de différents critères.
L’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a finalement dévoilé jeudi son scénario d’une France avec une électricité 100% issue des énergies renouvelables, sept mois après le report de la publication d’une version provisoire malgré tout dévoilée par le site Mediapart en avril et mise en avant par les écologistes pour pousser le gouvernement à aller plus loin dans la loi. L’Ademe s’était défendu de ce retard, évoquant « des hypothèses à retravailler ».
L’étude était initialement prévue pour début 2015, soit en plein débat parlementaire de la loi sur la transition énergétique ; son report avait suscité la polémique. L’un des points de frictions pendant les débats a en effet porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd’hui) dans le mix-électrique du pays et la montée en puissance des renouvelables (40% du mix-électrique en 2030, selon la loi).
Un projet, 14 variantes
Dans la présentation de sa version finale, le président de l’Ademe Bruno Lechevin insiste très fortement sur le fait que cette étude n’est pas un « scénario politique » mais « une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire ». Ce scénario de mix-électrique 100% renouvelable en France en 2050 fait qu’« une hypothèse jusqu’ici impensable pour la majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement possible », estime-t-il toutefois.
L’étude présente donc 14 variantes de mix-électriques avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de critères d’appropriation sociétale, de coûts des énergies, d’accès au financement ou encore de maîtrise de la demande. Dans son cas de référence à 100%, l’étude répartit la consommation d’énergie entre 63% d’éolien, 17% de solaire, 13% d’hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable, comme dans sa version provisoire révélée en avril. Dans ce scénario, le mégawattheure consommé coûte 119 euros, contre 117 euros pour celui avec 40% d’énergies renouvelables, associé à 55% de nucléaire et 5% d’énergies fossiles.
L’étude conclut que pour atteindre un maximum d’énergies renouvelables, une meilleure maîtrise de la demande d’électricité est une « condition essentielle ». De même, le coût des technologies « doit continuer à baisser » et « l’acceptabilité est cruciale », prévient l’Ademe.
Les Echos 22/10/2015