Les Français pessimistes sur l’issue de la conférence climat

Les jeunes sont ceux qui attendent le plus de la COP21, selon un sondage Opinion Way pour Open Diplomacy.

À moins d’un mois de son inauguration, la COP21 suscite beaucoup d’agitation et de nombreux débats mais guère l’optimisme des Français. En effet, 40 % d’entre eux ne croient pas qu’un engagement déterminant pour l’environnement et contre le réchauffement climatique sera pris dans le cadre de cette réunion internationale qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre sous l’égide des Nations unies. Les plus âgés sont les plus sceptiques (52 % des 50-64 ans et 42 % des plus de 65 ans). Tel est du moins ce qui ressort d’un sondage réalisé par Opinion Way pour Open Diplomacy, à quelques jours du Forum organisé par ce think tank samedi 7 novembre sur le thème «Le climat, au cœur des rapports de puissance?», dont Le Figaro est partenaire.

L’échec cinglant de la conférence de Copenhague en 2009 n’y est sans doute pas pour rien. Le scepticisme du chef de l’État lors de sa conférence de presse trimestrielle non plus.

Jeunes, CSP + et sympathisants PS sont les plus impliqués

Cela ne signifie pas qu’ils en attendent peu. Bien au contraire. Presque un tiers (32 %) des 1015 personnes interrogées les 28 et 29 octobre considère que seule la signature d’un accord mondial et juridiquement contraignant pour l’ensemble des 196 parties (195 pays plus l’Europe) permettrait de considérer cette réunion internationale comme un succès. Tel est précisément l’enjeu de cette 21ème conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), visant à limiter à 2 degrés l’augmentation des températures à l’horizon 2100.

A noter que les 25-34 ans (à hauteur de 42 %), les CSP + (38 %) et les sympathisants du Parti socialiste (44 %) font partie des plus impliqués. Moins ambitieux, 18 % des sondés seraient satisfaits de la COP21 si les États les plus riches, principaux émetteurs de CO2, s’engageaient à payer pour les pays en développement qui n’ont pas à être tenus pour responsables des émissions passées de gaz à effet de serres. Seuls 7 % des personnes interrogées se contenteraient d’un encouragement des États volontaires à s’engager davantage dans la lutte contre le dérèglement climatique sans aucune contrainte pour les autres.

Un facteur de croissance

Le sujet est donc relativement consensuel. La majorité des Français considère le changement climatique comme une priorité à laquelle les politiques doivent porter plus d’attention (41 %), voire comme une urgence absolue qui doit être la principale priorité des gouvernants (28 %). Pour 24 % d’entre eux (36 % des sympathisants FN), il y a d’autres priorités. Mais ils ne sont guère que 6 % à y accorder une faible importance.

D’ailleurs, 41 % des Français considèrent que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est plutôt un facteur de croissance pour notre pays, grâce aux opportunités de l’économie verte. Cette opinion est surreprésentée chez les jeunes de 25 à 34 ans (55 %). A l’inverse, 19 % estiment qu’ajouter des contraintes sur la production industrielle et la consommation mettrait en péril la relance économique.

Le Figaro 06/11/2015