« Le Parisien » est le premier à rendre des articles disponibles dans ce format créé par le réseau social.
Les lecteurs français vont découvrir ce mercredi une nouvelle manière de lire des articles de presse. Facebook lance en France Instant Articles, ce « player » qui permet d’accéder à des contenus sans quitter la plate-forme. Les articles sont ainsi intégrés au réseau social, avec une expérience de lecture optimisée.
Le premier à se lancer sur ce nouveau format, déjà disponible aux Etats-Unis depuis six mois, est « Le Parisien », dont certains articles sont disponibles dès ce mercredi. Mais d’autres vont suivre dans les prochains jours, comme « 20 Minutes », « Paris Match », le site Demotivateur ou ceux du groupe Cerise (Gentside, Ohmymag) – et « Les Echos », en janvier. « C’est l’occasion de faire découvrir le contenu d’un journal à des gens qui ne le lisent pas, de toucher les jeunes qui ont une lecture éclatée des titres d’information », explique Francis Morel, PDG du groupe Les Echos.
« Nous sommes séduits par le produit, qui présente une expérience et un confort de lecture améliorés, affirme Pierre Orlac’h, associé et directeur exécutif du groupe Cerise, qui génère déjà la moitié de son audience sur les réseaux sociaux. Cela peut donner envie au lecteur de consommer davantage nos contenus. »
Test grandeur nature
Peu importe, selon lui, que le réseau social garde ainsi une partie de l’audience : Nielsen comptabilisera les pages vues chez l’éditeur, des liens pourront renvoyer vers son site ou son application, et Instant Articles pourra générer des revenus supplémentaires. Si l’éditeur possède sa propre régie et commercialise les publicités présentes sur Instant Articles, il empochera l’intégralité des revenus publicitaires. S’il délègue la gestion à Facebook, celui-ci prendra une commission de 30 %.
« Le Monde », de son côté, ne participera pas à ce lancement. « Nous n’avons pas été convaincus de l’intérêt de ce service, explique Louis Dreyfus, président du directoire. Une partie de notre travail est de garder l’internaute quand il vient chez nous, or Instant Articles fait disparaître l’environnement de l’article au profit de Facebook. »
Enfin, « Le Figaro » n’a pas tranché. Mi-novembre, le « Wall Street Journal » rapportait une certaine frustration des éditeurs américains après quelques mois de mise en service, parce qu’ils peuvent mettre moins de publicité sur les articles Instant et sont très encadrés dans les formats publicitaires. Ainsi, le potentiel de revenu publicitaire est moindre, même s’il y a moins de risques d’être rejeté par un « adblocker ».
Les Echos 25/11/2015