Synthèse de la presse quotidienne
29 décembre 2015
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- Plusieurs sujets se partagent les unes de la presse allemande ce matin. La Süddeutsche Zeitung met en exergue la « lourde défaite pour Daech » en Irak. La Frankfurter Allgemeine Zeitung rebondit sur les avant-papiers d’hier selon lesquels « la CSU veut aussi contraindre les réfugiés à s’intégrer », soulignant que la CDU avait déjà adopté lors de son dernier congrès une motion préconisant que les migrants signent une convention contraignante d’intégration. Die Welt, sur la base d’une enquête de sa rédaction économique auprès des gouvernements régionaux, estime que « les réfugiés vont coûter 17 milliards d’euros aux Länder » en 2016. Le quotidien économique Handelsblatt consacre sa Une à la « dominance numérique » des groupes américains tels que Google et Apple. Le tabloïd Bild montre pour sa part les vacances bien méritées de « la chancelière en privé » en publiant des clichés devenus classiques d’Angela Merkel et son époux randonnant dans les Alpes.
- Allemagne
« L’opposition envisage un recours contre l’envoi des Awacs » (Süddeutsche Zeitung)
Le courrier des ministères des Affaires étrangères et de la Défense informant le Bundestag que des avions de reconnaissance allemands de type Awacs vont participer à une mission de surveillance de l’espace aérien turc à la demande de l’OTAN est vivement critiqué par l’opposition, pour qui une telle mission doit être approuvée par les parlementaires allemands en raison du risque d’ingérence dans un conflit armé à la frontière syrienne, rapporte notamment la Süddeutsche Zeitung. Les partis Die Linke et les Verts envisagent ainsi de déposer un recours auprès de la cour fédérale constitutionnelle au motif du « manque de participation du Bundestag dans cette prise de décision ». La secrétaire générale du groupe parlementaire des Verts, Katja Keul, a notamment rappelé le précédent de 2008 lors duquel la cour de Karlsruhe avait affirmé qu’une intervention des avions Awacs en Turquie dans le cadre de la guerre en Irak nécessitait l’approbation du Bundestag, note la Süddeutsche Zeitung.
Dans ce contexte, les quotidiens dénoncent avec virulence des propos tenus par la présidente du groupe parlementaire Die Linke, Sahra Wagenknecht, laquelle a fait l’amalgame entre les bombardements aériens contre Daech en Syrie et les attaques terroristes de Paris en déclarant, dans un entretien avec l’agence dpa, « qu’il ne s’agit pas d’un crime moins insignifiant de tuer des civils innocents en Syrie avec des bombes que de tirer sur des restaurants et des salles de concert parisiens ». Des propos vivement condamnés par le porte-parole du SPD pour les questions de défense, Rainer Arnold, note la FAZ, pour qui S. Wagnenknecht a dépassé cette fois dépassé les bornes et s’est discréditée en « bafouant les victimes du terrorisme ». Le tabloïd Bild tire à boulets rouges sur S. Wagenknecht, l’accusant d’« abrutir avec perfidie » l’opinion publique à des fins de populisme.
- Europe
Interview de Manfred Weber (CSU) dans la FAZ
Dans un entretien accordé à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le président du PPE au parlement européen évoque à nouveau l’éventualité d’une sortie temporaire de la Grèce de l’espace Schengen si l’intervention de l’agence Frontex ne suffit pas à sécuriser la frontière extérieure de l’UE. Il récuse l’argument invoqué par la Grèce de sa souveraineté nationale en matière de contrôle des frontières, déclarant que « c’est aussi la frontière de l’Allemagne qui est protégée à la frontière gréco-turque, nous nous en rendons compte ici quotidiennement. Quand un Etat membre ne remplit pas les obligations auxquelles il s’est soumis de plein gré, c’est à l’Europe de prendre le commandement ».
- France
« L’idylle en flamme » (Süddeutsche Zeitung)
Les manifestations et débordements racistes à Ajaccio sont peu couverts à ce stade par la presse, à l’exception de la Süddeutsche Zeitung qui se penche sur la montée de sentiments xénophobes chez les insulaires d’une part et le nationalisme corse d’autres part./.