U-multirank, ou comment distinguer les universités françaises sans les classer

Ne pas se mêler à la course des classements internationaux, où les universités et les écoles anglo-saxonnes figurent toujours en tête, mais plutôt se mettre dans la peau d’un étudiant pour l’aider dans son choix d’oriention : c’est l’engagement du « classement » européen U-multirank qui a publié, lundi 4 avril, les indicateurs « sur mesure » qu’il réalise depuis trois ans. Son site se veut en effet un outil de comparaison que chacun peut étalonner en fonction de ses priorités, à contre-courant des classements de Shanghaï, de QS ou encore du Times Higher Education, qui aiguisent la concurrence entre établissements à l’heure de l’enseignement mondialisé.

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Le système intègre et mesure 1 300 universités et écoles, réparties sur l’ensemble de la planète, selon 31 critères, rangés dans 5 catégories, et notés de A à E. Avec pour particularité de ne pas définir, empiriquement, de critère prioritaire. Le système est donc complexe et n’offre pas de réponse unique. Chaque étudiant peut faire son propre classement ou choix, en pondérant chacun des critères ou en comparant deux établissements.

Les cinq catégories retenues sont l’enseignement, la recherche, le transfert de connaissances, l’ouverture internationale et, enfin, l’engagement régional. Nouveauté cette année, une enquête en ligne a été réalisée auprès de 105 000 étudiants, pour nourrir les évaluations par discipline, avec six qui n’étaient pas prise en compte l’an dernier : biologie, chimie, mathématiques, histoire, sociologie et travail social.

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Autre nouveauté pour cette édition 2016, U-multirank a publié, parallèlement à son moteur de comparaison des établissements, une série de classements, selon des critères différents, afin d’illustrer la diversité des possibilités.

En choisissant l’indicateur des établissements les plus cités pour leurs recherches, les universités américaines « trustent » les premières places, comme dans la plupart des autres classements. On retrouve, sans surprise, la Rockfeller University, le MIT, Standford et Harvard, parmi les 18 américaines du top 25. La seule française dans ce haut de classement est l’Ecole d’économie de Paris. Toutefois, l’état des lieux s’inverse si le critère retenu est la « copublication d’un établissement avec un partenaire industriel ». La première états-unienne est alors reléguée à la 24place, alors que l’ENS Mines Paristech, Telecom Paris Tech et l’Ecole centrale de Lyon sont dans les dix premières.

Libre à chacun, donc, de faire son propre palmarès sur le site exclusivement en anglais. Hors de tout classement, il est possible de relever les établissements qui comptabilisent le plus de A dans les différents domaines évalués.

Concernant les 73 établissements français classés (contre 69 l’an dernier) voici ceux qui se distinguent par le plus grand nombre de A dans chaque domaine :

– l’enseignement et les formes d’apprentissage : Audencia et l’Edhec ;

– la recherche : ENS Lyon ;

– le transfert des connaissances : l’université Claude-Bernard-Lyon-I, Télécom Bretagne et Télécom Paris Tech ;

– l’ouverture à l’internationale : l’Edhec, l’Essec et Grenoble EM.

Trente et une universités françaises, 21 écoles d’ingénieurs, 11 écoles de commerce, deux ENS (école normale supérieure), Sciences Po et une fondation (l’Ecole d’économie de Paris) figurent dans U-Multirank.
Le Monde 06/04/2016