Deux ans après sa naissance, Vedecom, l’Institut du véhicule décarboné communicant et de sa mobilité, accélère : nouveaux chercheurs, construction de locaux, plan de financement…
Vedecom met le turbo. Né de la volonté de l’Etat de doter la France d’un institut consacré à la voiture de demain, ce centre de recherche, qui a vu le jour en 2014 dans le cadre du « Plan véhicule autonome » de la Nouvelle France Industrielle, se renforce. Provisoirement installé à Versailles-Chantier, il dispose de 40 employés et compte 130 collaborateurs, dont 50 % de doctorants et de chercheurs. Une partie est mise à disposition par les entreprises partenaires (Peugeot, Renault, Valeo…) Or, d’ici à fin 2017, l’Institut devra accueillir 250 collaborateurs sur son nouveau site de Paris-Versailles-Saclay. Vedecom se dote en effet de locaux. Le chantier de construction des 6.200 m2 de bureaux, ateliers et laboratoires de recherche dans lequel logeront le centre et l’Ifsttar (un labo de recherche sur la mobilité) sera achevé fin 2017. Un projet financé par le Département et la Communauté d’agglomération Versailles-Grand-Parc qui ont créé une SEM. Les locaux seront à côté du circuit d’essai des véhicules appartenant à l’armée.
Renforcer la vocation automobile et aéronautique du territoire
Développé dans le cadre d’un partenariat privé-public qui permet d’associer industriels de la filière automobile et aéronautique, opérateurs d’infrastructures, établissements de recherche académiques et collectivités locales, l’Institut doit bénéficier d’un investissement de 200 millions sur 10 ans. Le Conseil départemental va y consacrer 20 millions d’euros, en plus du volet immobilier. Pour le Département, Vedecom représente une bonne occasion de renforcer la vocation automobile et aéronautique du territoire. Ce dernier accueille déjà les centres de recherche et développement de Peugeot (Poissy) et de Renault (Guyancourt). L’Institut, créé dans le cadre du programme d’investissements d’avenir dédié à la mobilité individuelle décarbonée et durable d’Arnaud Montebourg, a en effet pour feuille de route de devenir l’institut de référence de l’automobile autonome. Il doit aussi contribuer à l’élaboration de standards réglementaires et normatifs en France et en Europe sur la question. En pratique, les chercheurs planchent déjà sur le chantier du véhicule autonome. « Avec ces nouveaux véhicules, on pourra sécuriser et fluidifier le trafic. Mais cela nécessite de travailler aussi sur les questions d’acceptabilité par la société et d’évolutions juridiques », souligne Antoine Mullender, directeur général de Vedecom. Le centre qui dispose d’une autorisation de l’Etat et de la mairie, a déjà réalisé en novembre un premier essai de véhicule autonome en plein Versailles… La voiture électrique représente le deuxième axe de recherche. « Il faut changer d’échelle de production, en passant, grâce aux nouvelles technologies, de la centaine ou du millier au million », appuie le responsable. Enfin, l’Institut aura aussi pour vocation de développer des services numériques d’aide à la mobilité : prédiction de trafic, covoiturage dynamique, gestion à distance des places de stationnement ou du rechargement des véhicules électriques.