Pour les cadres, le CDI ne sera bientôt plus la norme

Fin du CDI, travail indépendant mais avec une protection sociale, télétravail… Les cadres français parient sur un marché du travail plus souple et des carrières délinéarisées dans un avenir proche

Plus souple et personnalisé. C’est ainsi que les cadres français imaginent le travail de demain. Dans une étude menée par l’institut TNS Sofres pour la fondation ITG Travailler autrement, ils esquissent les évolutions des fonctions d’encadrement et dévoilent leur engouement pour de nouvelles formes de travail. Rien d’étonnant puisque 72% d’entre eux estiment que le CDI ne sera bientôt plus la norme et 65% pressentent qu’une majorité de salariés aura plusieurs emplois en même temps. Pour pouvoir jongler avec ces différentes missions, les cadres privilégient le recours au travail indépendant: 82% en ont une opinion positive, en cohérence avec leur désir d’autonomie, un levier de satisfaction particulièrement important dans les fonctions d’encadrement.

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Les cadres envisagent désormais différemment leur carrière, persuadés (pour 92% d’entre eux) que chacun connaîtra dans sa vie professionnelle plusieurs transitions et reconversions, et pour 87% plusieurs statuts. Ils sont également 88% à parier qu’une majorité de retraités continuera de travailler. Afin de faciliter ces évolutions et en cohérence avec l’idée de la fin du CDI par défaut, les cadres plébiscitent de nouvelles formes de travail, comme le télétravail (pratiqué par 46% des entreprises) ou le choix des horaires de travail (en place dans 41% des entreprises).

Si les cadres semblent prêts à expérimenter d’autres formes de travail, ils restent cependant attachés à une forme de protection. Ils sont plus de 90% à estimer «important ou très important» de bénéficier des points retraites, d’une assurance maladie et d’une assurance chômage. Preuve que le débat sur un CDI assoupli ou l’avènement d’un nouveau contrat flexi-sécurisé n’est pas prêt de s’éteindre.

Le Figaro 19/04/2016