Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

 25 mai 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les médias en ligne et la presse audiovisuelle titrent sur l’accord trouvé cette nuit par l’eurogroupe sur la Grèce. La Frankfurter Allgemeine Zeitung notait dans un avant-papier les « éloges appuyés pour la Grèce à Bruxelles ». La Süddeutsche Zeitung révèle pour sa part de « graves manquements » dans les résidences médicalisées. Die Welt consacre ses gros titres à l’ « évacuation du camp d’Idomeni – dans le calme ». Le Tagesspiegel relève que « les PME allemandes s’attendent à une année faste » alors que les investissements augmentent et que les chiffres de croissance sont les meilleurs depuis deux ans. Le quotidien économique Handelsblatt consacre un dossier aux relations commerciales avec la Chine (« partenaire dangereux »).
  2. Allemagne

Séminaire gouvernemental à Meseberg : « le gouvernement met sur les rails sa loi sur l’intégration» (FAZ)

Pour la seconde fois depuis le début de la législature, le gouvernement fédéral s’est réuni en séminaire gouvernemental au château de Meseberg dans le Brandebourg. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la volonté d’entente et d’unité n’était pas au rendez-vous comme l’a par exemple montré le refus des ministres SPD de renouveler l’autorisation du glyphosate. La rencontre a néanmoins permis aux partenaires de la grande coalition de s’entendre sur les grandes lignes d’un projet de loi en matière d’intégration destiné à améliorer les possibilités d’insertion des réfugiés dans la société et sur le marché de l’emploi. Ce projet envisage notamment la possibilité de sanctions financières pour les étrangers qui refuseraient les mesures nécessaires pour s’intégrer (l’apprentissage de l’allemand notamment). Il prévoit également la création de 100 000 emplois et le droit pour les Länder d’imposer une obligation de résidence pour une durée de trois ans aux réfugiés.

Ce dernier point suscite les critiques de la Berliner Zeitung qui s’interroge sur sa compatibilité avec la convention de Genève reconnaissant aux réfugiés la liberté de choisir leur lieu de résidence. De manière générale, la presse s’accorde sur le constat que le principe invoqué par la chancelière du « donnant-donnant » se traduit en fait par un surcroît de « bureaucratie » (FAZ) et s’accompagne d’un catalogue « répressif » (Berliner Zeitung) qui est davantage un frein qu’une incitation à l’intégration.

Sous le titre « la loi fondamentale ne sera pas modifiée », la Süddeutsche Zeitung rapporte en outre que le débat portant sur la possibilité d’affecter à l’armée allemande des missions de sécurité intérieure est clos, les ministères de la défense et des affaires étrangères s’étant entendus sur un compromis qui s’en tient au cadre actuellement fixé par la loi fondamentale en matière de recours à l’armée en cas d’acte terroriste ou à des fins de renfort des forces de police.

  1. Europe

« Le camp d’Idomeni évacué dans le calme » (Die Welt)

La presse allemande constate avec soulagement que le transfert, par les autorités grecques, des réfugiés amassés dans le camp sauvage d’Idomeni vers des centres aménagés dans l’intérieur du pays, se déroule à ce stade dans le calme et la dignité. Les journaux rappellent dans ce contexte qu’Idomeni était devenu le théâtre de multiples trafics et délits mais aussi « l’eldorado » (Welt) de centaines d’activistes politiques et humanitaires européens. Les quotidiens conservateurs (Die Welt, Bild, FAZ) critiquent à nouveau la Grèce pour avoir tardé, « par calcul politique » (FAZ), à faire évacuer ce camp sauvage en espérant faire pression sur le reste de l’UE en suscitant des images de détresse et de misère humaines aux portes de l’Europe. « Contrairement à ce que craignait Berlin, la Grèce ne s’est pas effondrée sous le poids des migrants. Athènes pourrait, si elle le voulait, jouer un rôle plus important que celui qu’elle a joué jusqu’ici dans la gestion des mouvements migratoires et le contrôle des frontières extérieures de l’UE. Cela réduirait la dépendance de l’UE à la Turquie sur la question des réfugiés », écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

« Les investisseurs étrangers aiment l’Allemagne et la Grande-Bretagne » (FAZ)

Dans une correspondance de Paris qui reprend les résultats de l’étude annuelle réalisée par Ernst & Youg sur l’attractivité et l’investissement, la FAZ relève que l’Allemagne a connu l’an dernier un regain d’attractivité qui la place en deuxième position en Europe derrière la Grande-Bretagne, premier pays plébiscité par les investisseurs. L’Allemagne a donc repris la deuxième place à la France qui a certes progressé de 8% l’an dernier pour les créations d’emplois liées à l’investissement étranger, mais reculé de 2% pour le nombre de projets. « Ce sont la fiscalité, le poids des cotisations sociales et la rigidité du marché du travail qui sont mis en cause », souligne le quotidien qui ajoute que dans sa dernière étude, le FMI réclame également une poursuite des réformes en France.

  1. France

« WMF va devenir français » (Die Welt)

Les journaux consacrent une large couverture au rachat de l’entreprise allemande WMF, fabricant d’ustensiles de cuisine et leader mondial dans le secteur des machines à café professionnelles, par le groupe SEB. Le Handelsblatt consacre à son Pdg, Thierry de la Tour d’Artaise, un portrait ainsi qu’un commentaire positif. De l’avis du quotidien économique, après avoir maintes fois changé de propriétaire, WMF vient de trouver en SEB « le bon partenaire », vrai connaisseur de la branche. En outre, souligne le journal, la firme allemande devrait profiter du bon positionnement de SEB en Chine, aujourd’hui son premier marché.

 « Le fisc français perquisitionne chez Google à Paris » (Handelsblatt)

La presse rend compte avec intérêt de la vaste perquisition réalisée hier par le parquet national financier dans les bureaux parisiens de Google dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale, soulignant que les géants américains de la high-tech, tels Google et Apple, sont dans la ligne de mire de l’Union européenne et de plusieurs gouvernements européens en lutte contre la fraude et « l’optimisation » fiscales. La Süddeutsche Zeitung observe que Google opère en Allemagne comme en France, avec une filiale à Hambourg ne générant aucune recette fiscale pour le Land grâce à des montages financiers et juridiques complexes : « les enquêteurs français ont saisi de nombreux documents visant à démontrer que les activités de Google en France sont plus importantes que ne veut bien le dire le groupe. Cela serait bien que cela fasse des émules à Hambourg », commente le journal./.