Près de 30 % des ingénieurs français diplômés l’an dernier étaient des ingénieures. L’insertion de cette promotion sortie en 2015 a été « plus rapide et les emplois obtenus mieux valorisés que les deux années précédentes ». Ce sont deux enseignements importants de l’édition 2016 de l’enquête d’Ingénieurs et scientifiques de France (IESF). Chaque année, cette association qui regroupe près d’un million d’ingénieurs, publie une vaste enquête socioprofessionnelle traitant des conditions d’emploi et de salaire des ingénieurs français. Voici les principaux chiffres à retenir de sa 27e édition.
29 %
C’est le pourcentage de femmes parmi les ingénieurs diplômés en 2015, soit 11 000 en tout. L’IESF note une « progression spectaculaire du nombre de femmes ingénieurs ». L’enquête rappelle en effet qu’en 1973, 600 femmes avaient obtenu le titre d’ingénieure, « soit à peine 5 % du nombre total de diplômés ». En 1980, cette proportion était de 10 % de l’ensemble des diplômés. Aujourd’hui, une femme sur 34 est ou deviendra ingénieure alors que cette proportion était de 1 femme sur 500 parmi la génération arrivant à la retraite.
Sur le terrain, les ingénieures sont plus présentes dans la fonction publique que les hommes. On en retrouve conséquemment moins dans l’industrie. Toutes générations confondues, aujourd’hui 20,5 % des ingénieurs français sont des femmes.
38 000
C’est le nombre total de nouveaux ingénieurs en 2015. Ils remplacent en fait 8 000 à 9 000 départs à la retraite. Aujourd’hui la France compte près d’un million d’ingénieurs alors qu’ils n’étaient que 680 000 en 2009, un chiffre qui augmente de 4 % par an en moyenne. 747 000 ont le statut de salarié.
16 %
C’est le pourcentage d’ingénieurs français installés à l’étranger. Cela représente en gros un professionnel sur six, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Les principaux pays d’accueil des ingénieurs français sont la Suisse (16 150), les Etats-Unis (14 250), l’Allemagne (13 400) et le Royaume-Uni (11 050).
Dans l’Hexagone « 34 % des ingénieurs en France exercent en région parisienne (1 ingénieur pour 50 habitants) » note l’étude. La moitié exerce en région. À noter que l’Auvergne-Rhône- Alpes est la seconde région en effectifs (1 ingénieur pour 50 à 99 habitants).
18 %
C’est le pourcentage d’ingénieurs qui ont déjà créé une entreprise. Les auteurs de l’enquête notent que « si l’innovation a toujours été la caractéristique propre des ingénieurs, inventeurs, concepteurs et réalisateurs du progrès, elle se double désormais d’une volonté affirmée d’entreprendre ».
11 % des ingénieurs ou néo-ingénieurs envisagent de créer ou reprendre une entreprise dans les cinq années à venir. Pour expliquer cette volonté de « monter sa boîte », il faut prendre en compte le fait que 26 % des moins de 30 ans ont été préparés à créer une entreprise au cours de leurs études d’ingénieur. « Alors qu’ils sont seulement 17 % à l’être dans la tranche des 30-39 ans et 7 % dans la tranche des 40-49 ans », rappelle l’étude.
16 %
C’est le pourcentage de jeunes ingénieurs tout juste diplômés qui décident de continuer leurs études, principalement avec une thèse. « Alors qu’ils ne sont que 5 % à la sortie d’une école de commerce » note l’étude. Au total 17 000 ingénieurs préparaient une thèse en 2015 en tant que doctorants salariés, soit une augmentation estimée de 17 % par rapport à 2014.
Ces derniers, qui « restent cantonnés des activités de recherche, avec peu de responsabilités hiérarchiques », sont moins rémunérés que leurs homologues en postes dans le public ou le privé. Leur rémunération médiane à 26 256 euros est inférieure de 22 % à la rémunération d’un ingénieur débutant.
36 %
C’est le pourcentage d’ingénieurs titulaires d’un second diplôme de niveau bac +5 ou supérieur – management, gestion, sciences humaines, sciences, etc. Mais, note l’étude, « les bénéfices du double diplôme ne se traduisent pas toujours en termes de salaires, mais également de satisfaction et de réalisation d’un projet personnel ».
Le Monde 01/07/2016