Synthèse de la presse quotidienne
5 juillet 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- La démission du leader de l’UKIP Nigel Farage fait les gros titres de la presse allemande ce matin : « Farage, défenseur du Brexit, annonce son retrait » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) ; « l’instigateur de la campagne du Brexit démissionne » (Süddeutsche Zeitung) ; « après Johnson, départ de Farage » (Der Tagesspiegel). Le quotidien économique Handelsblatt titre sur le projet de réduction du taux de l’impôt sur les sociétés évoqué par G.Osborne (« attaque contre l’Europe »). Die Welt note en Une que « les Allemands n’ont jamais autant acheté de voitures diesel ».
- Europe
Brexit / démission du président de Ukip Nigel Farage
« Le camp des partisans du Brexit se dégonfle comme un ballon de baudruche », constate avec sarcasme le tabloïd Bild à l’instar du reste de la presse. Les commentateurs ne sont pas avares en quolibets et critiques à l’égard du « populiste irresponsable » (Berliner Zeitung) et « démagogue doté d’une bonne portion de duplicité » (Süddeutsche Zeitung), plusieurs d’entre eux, telle la Frankfurter Allgemeine Zeitung, relevant que Nigel Farage « aura contribué aux dépenses inutiles de l’UE qu’il critiquait si vivement en étant entretenu par les contribuables européens, pour se contenter de polémiquer en refusant les responsabilités d’un parlementaire ». Pour autant, met en garde la FAZ, il serait illusoire de penser que tous les populistes européens craignent les responsabilités gouvernementales : « il n’y a pas le moindre doute sur la volonté de pouvoir de Marine Le Pen, et en Autriche, le FPÖ a déjà été au gouvernement ». Le Tagesspiegel estime que l’Ukip pourrait évoluer comme l’AfD en Allemagne : d’un parti monothématique faisant uniquement concurrence aux conservateurs, il pourrait devenir un rassemblement politique de tous les insatisfaits qui affaiblirait considérablement le Labour. Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, qui ne peut se résoudre à une sortie du Royaume-Uni de l’UE malgré le résultat du référendum, « le retrait de Nigel Farage permet de se concentrer sur le véritable objectif : rétablir un ordre politique en Grande-Bretagne et trouver un Premier ministre résolvant la quadrature du cercle : comment empêcher un Brexit sans ignorer totalement le vote des électeurs ».
« Les Britanniques misent sur les contacts bilatéraux » (Tagesspiegel)
Les deux responsables des groupes d’amitié parlementaires germano-britanniques à Berlin et à Londres, le député CSU Stephan Mayer et son homologue du Labour Paul Farrelly, sont interrogés par le Tagesspiegel sur les conséquences du référendum. Dans ce contexte, les députés du Bundestag membres du groupe d’amitié germano-britannique doivent rencontrer ce vendredi l’ambassadeur britannique en Allemagne, rapporte le quotidien de Berlin. Les parlementaires allemands prennent leurs distances avec la « tonalité qui domine à Bruxelles », explique Stephan Mayer, « nous ne voulons pas bouder dans notre coin. Les Britanniques traversent une phase difficile, le pays est divisé et menacé de partition, les grands partis bouleversés. Nous devons leurs donner du temps », déclare-t-il.
- International
Russie-Turquie : « Ankara et Moscou veulent coopérer en Syrie » (FAZ)
Dans un commentaire, la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’interroge sur les contreparties russes à un rapprochement avec la Turquie. Pour le journal, l’avantage pour Ankara est clair : le retour en Turquie des estivants russes, qui boudaient le pays depuis 2015, pourrait sauver la saison touristique. Il est envisageable qu’Erdogan paie le prix de cette réconciliation par une réorientation de sa politique syrienne, poursuit le quotidien qui évoque les limites d’un tel geste, à savoir la question kurde, « la Russie se tenant, comme les Etats-Unis, aux côtés des kurdes syriens qu’Ankara considère comme des ennemis de l’Etat ».
Massacre des Héréros et des Namas en Namibie : « le premier génocide perpétré par l’Allemagne » (Süddeutsche Zeitung)
Le quotidien de Munich indique que les descendants des victimes des massacres commis par l’Empire colonial allemand s’apprêtent à déposer plainte devant la Cour permanente d’arbitrage en vue d’obtenir des réparations de la part de l’Allemagne et que l’envoyé du gouvernement fédéral en charge du dossier, Ruprecht Polenz, se trouve actuellement à Windhoek pour négocier une déclaration reconnaissant comme génocide la répression par les troupes coloniales allemandes entre 1904 et 1908 du soulèvement des Héréros et des Namas.
Dans un commentaire, la Süddeutsche Zeitung estime qu’un siècle après les faits, toute forme de réparation a peu de chances juridiques d‘aboutir. « Une idée bien meilleure et plus praticable serait la mise en place par l’Allemagne d‘une fondation généreusement dotée qui rendrait également hommage aux considérables progrès accomplis par la Namibie en matière de tolérance et de respect de l’Etat de droit depuis son indépendance », fait valoir le journal.
- France
Euro de foot : « Allez, allez », éditorial de la Süddeutsche Zeitung
Dans un éditorial de son correspondant parisien Christian Wernicke, le journal considère que l’enjeu du match de demi-finale qui opposera jeudi la France à l’Allemagne dépasse la sphère purement footballistique. Evoquant la « faiblesse économique » de la France qui assiste au renforcement du poids de l’Allemagne en Europe, le journal fait valoir qu’une victoire serait pour la France un « acte libérateur » et que l’Europe, à commencer par l’Allemagne, aurait tout à y gagner./.