Energies vertes : la France en retard sur ses objectifs

 

Les énergies renouvelables ont représenté l’an dernier 14,9 % de la consommation d’énergie.

Un an après l’adoption de la loi sur la transition énergétique, le ministère de l’Environnement s’est félicité, cet été, de ses avancées : 400 « territoires à énergie positive », 250 centrales photovoltaïques, 15.000 emplois verts créés… Dans une étude que vient de publier le Commissariat général au développement durable, qui dépend du ministère, le bilan 2015 des énergies vertes en France montre qu’il reste pourtant beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de la directive européenne de 2009.

Celle-ci prévoit que les énergies renouvelables devront représenter, en France, 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020. Or, relève l’étude, les énergies vertes assuraient l’an dernier 14,9 % de la consommation d’énergie, en hausse modeste de 0,4 point sur un an et de 5,7 points sur dix ans, selon les données provisoires du ministère. « Le rythme auquel se développent les énergies renouvelables demeure insuffisant au regard des objectifs visés par la France pour 2020 », alerte l’étude, notant que la trajectoire qui avait été fixée (17 % pour 2015) n’est pas respectée. Une partie de la hausse de la part des énergies vertes est liée, en outre, au recul de la consommation.

Le chauffage à la traîne

Dans le détail, c’est la consommation d’énergies renouvelables pour le chauffage qui est le plus à la traîne : si les pompes à chaleur se sont déjà développées au-delà des objectifs 2020, la production de chaleur à partir de géothermie, de biomasse, de déchets et de biogaz n’atteint pas les résultats attendus pour 2015. Dans la production d’électricité, si un démarrage plus précoce de l’éolien en mer était attendu, le solaire photovoltaïque a en revanche déjà rempli ses objectifs 2020. Les transports, finalement, s’affichent comme le meilleur élève, avec un développement des biocarburants en ligne avec la trajectoire attendue.

Au final, « les efforts restant à réaliser pour atteindre les objectifs de la fin de la décennie s’avèrent très importants, conclut l’étude. Les principaux enjeux au regard des objectifs concernent tout particulièrement l’éolien et la valorisation thermique de la biomasse solide. » 

Les Echos 23/08/2016