Les salaires en startups sont plus intéressants qu’on ne le croit

Les startups attirent les jeunes actifs mais la question du salaire continue d’en faire hésiter plus un… Combien peuvent-ils espérer gagner dans une jeune pousse ? Les salaires offerts sont-ils compétitifs par rapport aux grands groupes ?

Le salaire reste le nerf de la guerre pour de nombreux jeunes actifs. Et les startups ont beau être attractives, certains candidats s’inquiètent encore de leur future fiche de paie : sera-t-elle aussi attractive que dans un grand groupe ?

La société Ignition Program, spécialisé dans le recrutement de hauts potentiels pour les startups, s’est penchée sur la question dans un article sur son blog. En se basant sur les 3.000 offres pourvues chez 580 startups françaises ces 3 dernières années, Ignition Program a établi des fourchettes de salaires pour toute une série de postes classiques en startup.

Entre 30.000 et 40.000 € par an

“L’idée reçue voulant que les startups paient leurs salariés un salaire de misère est fausse”, écrit Vivianah Simon sur le blog d’Ignition Program. La preuve : le salaire des jeunes diplômés recrutés via la société est compris entre 30.000 et 40.000 euros bruts par an, des chiffres “peu ou prou équivalents à ceux des grands groupes !” Même s’il faut bien convenir que les grands groupes offrent souvent d’autres avantages à leurs salariés que leur simple salaire (chèques vacances, cantine, 13ème mois, intéressement, etc.)

Rappelons tout de même que ces salaires sont ceux offerts à des hauts potentiels, des profils bac+5 souvent issus des meilleures écoles. Ignition Program précise par ailleurs, que les candidats avec des expériences réussies en tant qu’ex-entrepreneurs (pendant leurs études) ou ayant fait des stages dans des belles boîtes de la tech (GAFA ou licornes) peuvent faire monter les enchères.

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Ignition program donne également une fourchette, ou plutôt un râteau, pour les candidats un peu plus seniors (entre 2 et 7 ans d’expérience). Ces salariés gagnent entre 38.000 et 80.000 € bruts par an, sachant qu’il s’agit de packages incluant fixe et variable. “Le haut de la fourchette est réservé à certains profils qui profitent d’une tension offre/demande en leur faveur (les excellents développeurs ou webmarketeurs)”, précise Ignition Program.

Le niveau de développement de la startup joue également sur le salaire offert. Une startup bien établie et solide financièrement (après une grosse levée de fonds par exemple) sera plus susceptible de proposer des salaires élevés à ses employés qu’une startup plus jeune.

Un pari sur l’avenir

Selon Ignition Program, les profils ayant plus de 7 ans d’expérience sont moins recherchés par les startups, qui n’ont d’ailleurs pas forcément les moyens de les payer plus de 80/100 k€ bruts par an. “Nous orientons candidats vers des entreprises de taille supérieure (entre 100 et 500 salariés)”, ajoute Vivianah Simon.

Autre piste pour les startups n’ayant pas forcément les moyens de s’aligner sur les salaires du marché : attribuer des parts dans le capital de l’entreprise, des stock-options ou des actions gratuites aux salariés.

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En France, il s’agit de le plus souvent de BSPCE (Bons de Souscription de Parts des Créateurs d’Entreprise), c’est un peu l’équivalent des stock-options pour les startups. En gros, les salariés reçoivent des parts de l’entreprise, sans avoir à les acheter, en complément de leur salaire. Ils peuvent ensuite les revendre au bout d’un certain temps, lors du rachat de la startup ou d’une grosse levée de fonds par exemple. Plus la valorisation de la startup sera élevée à ce moment-là, plus ils gagneront d’argent. Si, par contre, l’aventure s’arrête prématurément, les parts reçues ne vaudront plus rien.

Dans tous les cas, faire le choix de rejoindre une startup est un pari sur l’avenir. Si la société se développe bien, sa valeur augmentera et, potentiellement, le salaire de ses employés avec, surtout pour les profils commerciaux qui ont un salaire avec une part variable importante.

Par Clémence Boyer

Les Echos 09/05/2017