Synthèse de la presse américaine du 13 Juin 2017

Ambassade de France à Washington

Mardi 13 juin 2017

Réalisation : Joanna Bosse-Platière

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Elections législatives en France

Dans un éditorial, le New York Times estime que la réussite de La République en Marche est largement due au « vide politique » laissé par les partis traditionnels. Soulignant le caractère « historique » du taux d’abstention qui n’a jamais été aussi élevé depuis 1958, le quotidien met en garde le président français contre la tentation d’abuser de son pouvoir exécutif, notamment en matière de contreterrorisme. A cet égard, le journal estime que le renforcement des mesures de sécurité (extension des assignations à résidence, assouplissement des règles de perquisition, par exemple) n’ont pas prouvé leur efficacité et représentent un réel danger pour les libertés publiques.

Le Washington Post rapporte que cette « déferlante du centre radical » contraste avec les discours politiques anti-establishment portés par la gauche de Bernie Sanders et de Jeremy Corbyn ou la droite de Donald Trump et de Marine Le Pen. Evoquant « la perfection » des premiers pas du président Macron à l’Elysée, le journal salue son approche « pragmatique » mais estime qu’il ne faut pas minimiser le risque d’un retour d’un populisme radical.

Le Wall Street Journal et le New York Times reviennent sur « l’effondrement » du Front national, qui n’a pas réussi à « capitaliser » sur son score aux présidentielles. Le Wall Street Journal explique ce revers par le fort taux d’abstention chez les votants du parti de Marine Le Pen qui s’est élevé à 57%.

Royaume-Uni

En « une », le Wall Street Journal et le Washington Post estiment que Theresa May va devoir faire des « compromis » dans ses négociations avec l’Union européenne, une approche plus « consensuelle » que la première ministre britannique a déjà suggéré. Selon le New York Times, T. May, en assumant la responsabilité de cette défaite auprès des conservateurs, a réussi à sauvegarder sa position pour l’instant.

  1. International

Qatar

L’ambassadeur des Emirats Arabes Unis aux Etats-Unis dénonce dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal, « les contradictions frontales et dangereuses » du Qatar qui investit dans les pays occidentaux tout en entretenant ses liens avec le Hamas ; et qui accueille sur son territoire la plus importante base aérienne américaine tout en propageant des thèses radicales grâce à ses réseaux médiatiques, au premier rang desquels Al-Jazzera. Il appelle Doha à reconnaître sa responsabilité dans la diffusion de l’extrémisme islamiste et à prendre les mesures nécessaires pour la freiner en arrêtant le financement des groupes radicaux, en ne s’ingérant plus dans les affaires politiques intérieures des pays voisins et en cessant sa propagande médiatique.

Russie

En « une », les principaux journaux relaient les manifestations contre le gouvernement de Vladimir Poutine qui ont eu lieu en Russie. Le Wall Street Journal estime que le chef de l’opposition Alexei Navalny a réussi à « revitaliser » une opposition en se saisissant de la problématique de corruption. Le New York Times souligne l’ampleur des manifestations qui se sont étendues jusque dans les villes de l’est et du sud du pays pourtant considérées comme « conservatrices et loyales ». Selon le quotidien, ces revendications reflètent une « rancœur » générale, principalement des jeunes, à l’égard d’un gouvernement qui ne laisse aucune place à l’opposition. Néanmoins, ces « turbulences » n’empêcheront pas Vladimir Poutine de l’emporter à nouveau lors des élections de mars prochain, estime le Washington Post.

Corée du Sud

Le Washington Post rapporte que la Corée du Sud a décidé d’interrompre le déploiement du système de défense antimissiles, une décision jugée « naïve » et de nature à mettre en danger la sécurité nationale, ajoute le Wall Street Journal. Les quotidiens soulignent par ailleurs la vulnérabilité de l’économie nord-coréenne qui pourrait être rapidement mise à mal en ciblant les activités commerciales de seulement quelques entreprises chinoises.

III. Politique intérieure          

Enquête sur les liens présumés entre l’entourage de Donald Trump et la Russie

En « une », le New York Times rapporte que selon un proche du président américain, Christopher Rudy, qui s’est exprimé sur PBS le 12 juin, celui-ci envisagerait de limoger le procureur spécial chargé de l’enquête sur les liens présumés entre l’entourage de Donald Trump et la Russie durant la campagne présidentielle. Newt Gingrich – ancien président républicain de la Chambre des représentants et soutien de Donald Trump – a lui-même émis des doutes sur la capacité de Robert S. Mueller III à mener les investigations de manière impartiale, note le journal.

Cette révélation intervient alors que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, sera auditionné, ce jour, rappelle, en « une », le Washington Post. Les Démocrates craignent que Jeff Sessions ne se retranche derrière « son privilège exécutif » qui lui permet de ne pas répondre aux questions relatives à ses entretiens avec le président américain.

Décret anti-immigration

En « une », le New York Times et le Wall Street Journal rapportent la décision d’une seconde cour d’appel fédérale américaine contre le décret anti-immigration qui porte un nouveau « coup juridique » au texte de l’administration Trump. Le Washington Post souligne l’importance du raisonnement qui a mené à cette décision unanime, les juges s’étant basés sur le manque de données justifiant la nécessité d’un tel décret.

Membres du gouvernement

Le New York Times et le Washington Post reviennent sur le « spectacle insolite » qui s’est déroulé lors d’une réunion entre Donald Trump et les membres de son gouvernement, lesquels ont défilé pour faire l’éloge du président américain. Ces louanges interviennent alors même « qu’aucune loi majeure n’ait encore été adoptée, que l’entourage de Donald Trump reste l’objet de l’enquête du Congrès et que les sondages sur la popularité du président sont au plus bas ».

Le New York Times note par ailleurs que le Secrétaire à la défense, James Mattis, semble avoir « pris ses distances » avec D. Trump en n’apportant pas ouvertement son soutien aux décisions du président américain.