Les enfants de quartiers prioritaires s’estiment défavorisés

Respect des droits, accès au savoir, privation matérielle…: les enfants des quartiers prioritaires estiment ne pas avoir les mêmes chances que les autres, révèle une consultation organisée par l’Unicef auprès de 22.000 jeunes de 6 à 18 ans diffusée mardi. Ils sont en effet près de 13% à estimer que leurs droits ne sont pas respectés dans leur quartier contre 9% pour la population globale de cette tranche d’âge, et 7% estiment qu’ils ne le sont pas non plus en France, soit deux fois plus que ceux qui vivent en centre ville (3,1%), selon cette étude.

Les quartiers prioritaires sont, d’après les catégories du ministère de la Ville, les 1500 quartiers les plus pauvres (concentration de populations ayant des ressources inférieures à 60 % du revenu médian) et regroupent environ 5 millions d’habitants. Les enfants issus de ces quartiers éprouvent très tôt un sentiment de dévalorisation de soi et une perte de confiance dans l’avenir: dans ces quartiers plus qu’ailleurs, 54% des enfants témoignent d’un manque d’accès aux savoirs contre 37% en centre-ville. Près de 41% disent manquer d’activités culturelles ou de loisirs (contre 25% en centre-ville), 22% sont en situation de privation matérielle (12,6% en centre-ville).

En revanche, allant à l’encontre de certains clichés, 67% déclarent être valorisés par leur mère et 55% par leur père, des chiffres supérieurs à ceux des quartiers plus aisés (respectivement 54% et 44%). Parmi les enfants des quartiers populaires, 67% jugent pouvoir trouver de l’aide en cas de besoin dans leur quartier, alors qu’ils ne sont que 55% en centre-ville et 72% sur la classe d’âge globale. 71% s’entendent bien avec leurs voisins (76% pour la population globale et 58% en centre-ville).

L’Unicef a interrogé 21.930 enfants de 6 à 18 ans entre octobre 2015 et juin 2016, à la fois sur questionnaire papier et en ligne. Il s’agit d’une consultation, « la plus large possible sur la France entière sur la tranche d’âge », et non pas d’un sondage, l’échantillon n’ayant pas été créé, précise l’organisme.