Synthèse de la presse américaine

 

Mardi 13 décembre 2016

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Christine Lagarde

En ligne, le Wall Street Journal et le New York Times reviennent sur les enjeux du procès de Christine Lagarde dans « l’affaire Tapie ».

Environnement

Le New York Times consacre un article élogieux au mécanisme mis en place à Paris qui consiste notamment à emmagasiner la chaleur des eaux des égouts pour chauffer l’eau des piscines.

  1. International

Syrie

            Tous les médias (WP, NYT, WSJ) évoquent, en « une », la reprise de Palmyre par l’organisation terroriste et la conquête imminente d’Alep par les forces syriennes et russes. A ce sujet, le Wall Street Journal relaie les réactions des ministres européens des Affaires étrangères, dont celles de Jean-Marc Ayrault. L’équipe éditoriale du quotidien cite largement l’analyse du Ministre qui a dénoncé les « mensonges permanents de la Russie » sur sa stratégie en Syrie. « Vladimir Poutine laisse Palmyre tomber aux mains de Daech tandis qu’il aide Bachar el-Assad à reprendre Alep », reprend le Wall Street Journal dans son éditorial. Selon le quotidien, « le double-jeu » et « le cynisme » du dirigeant russe démontrent que son soutien aux forces syriennes vise d’abord à éliminer l’opposition modérée, laquelle « pose une menace plus immédiate que Daech pour la stabilité du régime de Bachar el-Assad ». A Alep, des rebelles affirment que « des Syriens sont brûlés vifs » par les forces du régime, rapporte le Daily Beast. Ces atrocités font aussi l’objet d’une couverture du Washington Post et du New York Times qui se demandent comment le dirigeant  syrien et son allié russe pourront « parvenir à gouverner un pays qui demeure en guerre ».

Russie

Dans une longue tribune publiée en ligne par la National Review, David French fait l’inventaire de la montée en puissance de la Russie sur la scène internationale depuis 2012. « En quelques années, Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine, il a annexé la Crimée, il est intervenu en Syrie pour stabiliser le régime d’un allié clef, il a forgé une relation solide avec l’Iran qui a accru l’influence russe au Moyen-Orient et il s’est immiscé dans la campagne électorale américaine avec tant de succès que des millions d’Américains pensent désormais que les résultats de l’élection ne sont pas légitimes », résume le chroniqueur. Alors que l’économie russe est en difficulté, David French estime que cette ascension internationale résulte « d’une stratégie de long terme de Vladimir Poutine – destinée à défendre les intérêts de la nation russe, en dominant le ‘proche voisinage’, en déstabilisant l’OTAN et en devenant un acteur clef des affaires européennes – qui fait défaut aux Etats-Unis ».

Chine

Les propos de Donald Trump dans l’émission Fox News Sunday, remettant en cause le principe d’une « politique unique » à l’égard de la Chine, ont suscité « une réaction ferme » de la part de la Chine, comme le soulignent le Washington Post le Wall Street Journal. Le ministre chinois des Affaires étrangères a exprimé « sa vive inquiétude, comparant Donald Trump à « un enfant ignorant » et en lui rappelant qu’en matière de relations internationales « tout ne se négocie pas, à l’inverse du monde des affaires ». Dans ce contexte, le ministre chinois a fait savoir que, si Washington abandonnait le principe d’une politique unique, la Chine envisagerait alors de « reprendre Taiwan de force », rapporte le Washington Post.

III. Politique intérieure

Nomination de Rex Tillerson au poste de secrétaire d’Etat

Une nouvelle « controverse » s’ouvre avec la  confirmation de la nomination de Rex Tillerson au poste de secrétaire d’Etat.

La confirmation de cette nomination par le Congrès pourrait s’avérer difficile, des élus – y compris républicains – ayant déjà exprimé de fortes réserves au sujet du dirigeant d’ExxonMobbil en raison des relations d’affaires privilégiées qu’il entretient avec les dirigeants russe et du Moyen-Orient, de nature à soulever des conflits d’intérêt, notent Politico et le Washington Post. L’équipe éditoriale du quotidien craint que ses liens avec des intérêts étrangers portent atteinte à ceux des Etats-Unis. D’ailleurs, Rex Tillerson a publiquement exprimé son « scepticisme » concernant les sanctions américaines contre la Russie, souligne le New York Times en « une ».

« Pourquoi Donald Trump choisit-il de nommer quelqu’un dont toutes les décisions seront potentiellement l’objet de suspicions ?  », s’interroge le New York Times dans un éditorial intitulé « Les choix déficients pour le département d’Etat ». Dans ce contexte, Donald Trump aurait prévu de mener « une campagne de lobbying offensive » pour s’assurer que le Congrès confirme cette nomination, indique le Washington Post en « une ».

A l’inverse, Leonid Bershidsky, dans une tribune de Bloomberg, se montre bien plus positif, y voyant une opportunité pour que Washington adopte « une nouvelle approche » vis-à-vis de Moscou, jugeant celle de l’administration Obama « contre-productive ».

Dans le Daily Beast, Aaron Miller (expert du Woodrow Wilson International Center for Scholars) et Richard Sokolsky (expert du Carnegie Endowment for International Peace) énoncent douze recommandations pour éviter les écueils de certains des prédécesseurs de Rex Tillerson, suggérant notamment de cibler deux ou trois priorités plutôt que de diluer la conduite de la politique étrangère américaine dans un éventail d’objectifs trop large.

CIA / Russie 

            Les conclusions d’un rapport de la CIA relayées ce week-end par le Washington Post – selon lesquelles la Russie s’est immiscée dans l’élection présidentielle américaine – continue de susciter un très vif écho médiatique (WP, NYT, WSJ).

En particulier, les principaux titres évoquent la divergence entre la position de Donald Trump et plusieurs membres importants du Congrès « le président élu contestant les conclusions de la CIA alors que les élus républicains se sont ralliés aux démocrates dans le cadre d’une initiative bipartisane visant à permettre l’ouverture d’une enquête », note le Wall Street Journal en « une ». Selon le New York Times, le président élu a « fait sien » le jugement très sévère que porte son future conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, sur la CIA. Celui-ci estime en effet qu’il s’agit d’ « une organisation politique », au service des démocrates, comme l’avait déclaré Michael Flynn au New York Times dès octobre 2015.

L’équipe éditoriale du Los Angeles Times critique vivement la « vanité » de Donald Trump qui « n’assume pas ses responsabilités ». Cet épisode démontre à nouveau, selon le Christian Science Monitor, que « la présidence de Donald Trump sera celle de la confrontation ». Dans une tribune du Washington Post, Michael Gerson juge d’ailleurs « dangereuses » les attaques de Donald Trump contre la CIA, qui préfère « défendre la Russie » et « remettre en cause l’establishment du renseignement américain ».

Conflits d’intérêt

La conférence de presse de Donald Trump qui devait avoir lieu le 15 décembre et qui visait notamment à clarifier les dispositions prises pour éviter tout conflit d’intérêt avec ses activités entrepreneuriales a été repoussé au mois de janvier (WP, NYT).