Les Français sont beaucoup plus durs avec eux-mêmes que ne le sont les étrangers. L’institut CSA vient de réaliser une étude dont les résultats, publiés en avant-première par Le Figaro, montrent qu’un «halo de sentiment positif» entoure l’Hexagone.

La France inspire «sympathie, respect et admiration», répondent ainsi 5000 personnes interrogées dans 9 pays; elle est jugée «élégante, sympathique et cultivée». Les Français, eux, voient leur pays comme «râleur et compliqué»! Ils sont même 77% à estimer que l’image de la France s’est dégradée ces dernières années… «Les Français sont les champions du French bashing !», note Julie Gaillot, co-directrice du pôle Society à l’Institut CSA. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, 94% d’entre eux déclarent aimer leur pays, et presque autant ne souhaiteraient pas vivre ailleurs.

Les pays étrangers sont nombreux à trouver la France attractive. Les Indiens louent son caractère innovant, les Brésiliens sa culture. Les Chinois et les Italiens sont également positifs. Les Russes et les Anglais sont peut-être ceux qui ont le plus de réserves sur la France. Il n’empêche, elle est citée pêle-mêle comme le pays des droits de l’homme -une «idée très ancrée dans les Bric», dit l’étude-, dans lequel on aimerait étudier, ou se faire soigner. Le modèle social fait également des envieux.

Capacité d’innovation et créativité

Mais l’étude montre surtout que les domaines touristiques et culturels sont les points forts du pays, davantage que les domaines économiques.

Certes, les produits français sont bien jugés. Les secteurs comme l’industrie et l’agriculture sont considérés comme des atouts. La capacité d’innovation et de créativité française est reconnue et appréciée. Les Indiens sont 78% à estimer que nous sommes une nation de start-up, les Chinois 71%.

Mais seules 24% des personnes interrogées dans le monde estiment que l’Hexagone rayonne dans le domaine économique.

Les étrangers estiment également que sa splendeur est passée. Plus de la moitié des personnes interrogées voit désormais que la France comme une puissance de second rang -ils la placent «entre le 6e et la 10e place». L’Allemagne, elle, est citée comme le pays européen le plus puissant.

«Il faut faire le deuil de la puissance que nous avons été et activer les nouveaux leviers», résume Julie Gaillot. L’analyse de l’étude montre que la France doit «davantage mettre en avant sa créativité, son hospitalité» et «mettre plus en avant ses atouts à l’international».

L’Institut CSA voit dans la candidature de Paris aux JO 2024 une opportunité. Paris a la préférence de tous les pays interrogés, devant Los Angeles et Budapest. Une image sur laquelle elle doit capitaliser, notamment pour valoriser le «Made in France». «Ce qui manque aux Français, c’est la confiance. Elle sera moteur de la transformation», conclut Julie Gaillot.