Les Français en pointe dans les usages bancaires en ligne (moins sur mobile

Près de 80% des internautes français se rendent au moins une fois par mois sur le site de leur banque, plus que les Américains, selon les estimations du cabinet américain eMarketer. Ils sont en revanche plus lents à se mettre à la banque mobile.

Les Américains n’ont pas toujours une longueur d’avance en matière d’usages numériques. Selon le cabinet américain spécialiste du digital eMarketer, les Français les dépassent dans leur pratique de la banque en ligne: près de 80% des internautes français, soit quelque 33,8 millions de personnes, consulteront au moins une fois par mois le site de leur banque cette année.

« La France a rapidement adopté le « digital banking » et devance d’autres pays développés, y compris les Etats-Unis où seulement 69,3% des internautes pratiqueront la banque en ligne en 2017 », souligne l’étude d’eMarketer publiée ce mercredi.

Ce taux de pénétration des services bancaires en ligne grimpera à 84,3% en France en 2021, selon le cabinet qui publie ses toutes premières prévisions concernant le marché français.

Usages banque en ligne mobile France eMarketer

(Nombre d’utilisateurs des services bancaires en ligne en millions en noir, taux de pénétration chez les internautes en rouge. Crédit : eMarketer.)

Mieux que l’Allemagne, le Royaume-Uni…

Les estimations du cabinet new-yorkais sont issues de l’analyse d’une compilation de données qualitatives et quantitatives (cabinets d’études, agences gouvernementales, etc.).

Au Royaume-Uni, 68% des internautes de 16 à 74 ans étaient des adeptes des services bancaires en ligne au deuxième trimestre 2016, selon une étude Eurostat de fin 2016. En Allemagne, la proportion tombe à 59% des internautes.

En revanche, la France est derrière les pays nordiques: le taux de pénétration des services bancaires en ligne monte à 91% en Suède, à 92% en Finlande et même à 94% en Norvège !

Digital banking Europe

(Taux de pénétration des services bancaires en ligne en Europe chez les internautes de 16 à 74 ans, étude Eurostat décembre 2016. Crédits : eMarketer)

Les Millenials en tête

Les usages des Français, adeptes des services bancaires en ligne, demeurent assez classiques, tels que la consultation des comptes et les virements d’un compte vers un autre. Mais les consommateurs français seraient plus enclins à gérer leurs finances en ligne que les clients d’autres pays européens.

Les « Millenials » sont, sans surprise, plus nombreux à s’être convertis: eMarketer estime que 88,5% des internautes français de 18 à 34 ans iront surfer sur des sites bancaires cette année.

« Le secteur bancaire en France est relativement fort et les principales banques françaises sont plus solides financièrement que certaines institutions comparables d’Europe de l’ouest. De plus, [elles] ont rapidement vu l’avantage consistant à fournir des services numériques hautement sécurisés à leurs clients. Cette implication a indéniablement favorisé le basculement des clients vers les plates-formes digitales » analyse Karin von Abrams, une des spécialistes du numérique chez eMarketer.

Plus frileux sur téléphone mobile

Cependant, en matière de banque sur mobile, les Français se montrent plus frileux. Selon eMarketer, un peu plus de la moité (52,5%) des utilisateurs de services bancaires en ligne y accèdent depuis leur téléphone mobile, quand ils sont 72,2% à le faire aux Etats-Unis. L’adoption risque d’être assez lente : le cabinet américain prédit que le « mobile banking » progressera à 57,7% en 2021.

Orange Bank, dont le lancement est prévu début juillet pour le grand public, qui se présente comme « 100% mobile« , parviendra-t-elle à faire basculer les usages ? Les principales banques françaises, de Société Générale à BNP en passant par le Crédit Agricole, ont aussi largement enrichi les fonctionnalités de leurs applications mobiles ces derniers mois, ajoutant par exemple le changement de plafond de cartes, le verrouillage temporaire de la carte, le passage d’ordres boursiers, et de plus en plus, des outils de gestion des finances personnelles.

La Tribune 11/05/2017