Accès aux mails et réseaux sociaux, contrôle des objets connectés, banque et paiement, navigation GPS… Dans une étude, l’institut Deloitte passe au crible les usages et le rapport de plus en plus étroit que les Français entretiennent avec leurs smartphones.
« Ainsi, 16% des Français consultent leur smartphone dans les cinq minutes suivant leur réveil et ce chiffre monte jusqu’à 35% chez les 18-24 ans, révèle Deloitte. 59% de la population consulte son smartphone dans l’heure. De même, 18% des Français consultent leur smartphone moins de cinq minutes avant de se coucher (39% chez les 18-24 ans). »
D’un objet « disruptif »…
L’intensité de l’usage du smartphone « se confirme tout au long de la journée », lit-on. Ainsi, 38% des Français consulte en moyenne 10 fois leur smartphone par jour. Chez les plus jeunes, les 18-24 ans, la moitié utilise même son téléphone jusqu’à 50 fois par jours. Et 6% d’entre eux, « en mode addictif », le consulte plus de 200 fois par jour !
Pourquoi ? Parce que le smartphone s’est mué d’« un simple outil de mobilité » à un objet « disruptif dans nos activités quotidiennes, quel que soit le moment ou le lieu », constate Deloitte. Ainsi, on retrouve son usage « au travail, à domicile, au restaurant, en mobilité », mais aussi « en solo, en famille, entre amis, entre collègues ».
… à une télécommande multifonctions
Gartner prend en exemple plusieurs tendances actuelles, comme l’intégration du smartphone dans le parcours d’achat (pour comparer des produits, l’acheter, ou les deux), ou son utilisation comme « second écran » (pour disposer d’informations complémentaires quand on regarde une émission ou un match de football à la télévision). Parmi les nouveaux usages, Deloitte souligne que le smartphone est largement utilisé comme « un coach santé ». D’après l’institut, 16% des Français s’en sont déjà servi « comme un moyen de maîtriser leur niveau de forme physique », et 11% pour contrôler « leur prise de calories ou leur régime ».
Pour l’institut, la tendance devrait aller crescendo, dans le sillage de la révolution attendue de l’Internet des objets. L’arrivée, dans le foyer, d’une myriade d’appareils connectés (téléviseurs, systèmes de surveillance, thermostats, éclairages, haut-parleurs, voitures…), et pilotables via des applis spécifiques, permet au smartphone de se muer en une sorte de véritable télécommande multifonctions.
Le cycle de vie s’allonge
Reste que ces nouveaux usages mettront probablement du temps à faire leur nid. Comme l’illustre Deloitte, à travers deux exemples :
« 1% des Français ont fait le pas d’un thermostat intelligent, mais 71% d’entre eux ne l’utilisent jamais. Seuls 8% l’utilisent tous les jours, et 13% au moins une fois par semaine. De même pour 1% de Français équipés d’un système d’éclairage piloté à distance, 66% ne l’utilisent jamais. »
Bref, les smartphones ont donc encore de belles années devant eux. Même si avec un très haut niveau d’équipement, le marché français est arrivé à une certaine maturité. Ainsi, dans une étude publiée au début du mois, l’institut Gartner dévoilait qu’un peu plus du quart des Français souhaitait acheter un smartphone lors des 12 prochains mois. Une de ses analystes expliquait à La Tribune que le cycle de vie des terminaux s’allongeait, et se situait dorénavant dans une fourchette de « deux à trois ans ».
L’émergence d’un marché de l’occasion
Mais aussi « indispensables » soient-ils pour beaucoup, les smartphones, véritables concentrés de technologie et d’innovation, demeurent globalement chers dans un contexte économique toujours difficile. Ce qui fait émerger un marché de l’occasion encore ultra-marginal il y a peu. Deloitte en fait le constat : si « le renouvellement est encore un marché du ‘neuf’ pour 90% des Français », 10% d’entre eux « est désormais adepte du mobile d’occasion : un smartphone en bon état et (presque) pas cher ».
Sur le fond, l’étude de l’institut le confirme largement : au moment où l’accès à Internet devient aussi important que l’accès à l’eau ou l’électricité, disposer d’un smartphone correct devient aussi essentiel pour les individus dans leur vie personnelle et professionnelle.
La Tribune 20/11/2015