Pas moins de 60 institutions majeures, comme l’Opéra, ont tissé un partenariat avec le géant du Net.
Il y a eu les musées, les monuments, les centres d’archives ; c’est au tour de 60 scènes prestigieuses de 20 pays de se joindre à l’Institut Culturel de Google pour sa dernière réalisation dédiée au spectacle. Le géant du Net invite les internautes à découvrir des salles mythiques, du Carnegie Hall à New York au théâtre du Bolchoï, à Moscou, en passant par la Philharmonie de Berlin et, à Paris, le Palais Garnier, l’Opéra Bastille, la Philharmonie aussi ou encore l’Opéra-Comique, le Théâtre et la Comédie des Champs-Elysées. Toutes y voient l’occasion de bénéficier des dernières innovations de Google, auxquelles elles ne pourraient avoir accès seules, pour des raisons financières ou technologiques. Pour la firme de Mountain View (Californie), il s’agit de « valoriser sa recherche-développement grâce à des contenus éblouissants », note Laurent Gaveau, le directeur du Lab de l’Institut Culturel Google. Cette structure à but non lucratif, qui compte 25 ingénieurs à Paris et 7 à Londres, fournit « les outils, les scènes définissent le contenu, et nous nous adaptons à leurs stratégies digitales », explique-t-il.
150 expositions en ligne
Pour la première fois, les internautes s’immergent au coeur de performances artistiques, tel ce ballet de Benjamin Millepied, grâce à la vidéo à 360 degrés, visitent 150 expositions en ligne et ont accès à plus de 8.000 documents (photos, vidéos, etc.). « Le monde entier découvre le bâtiment de Jean Nouvel, mais aussi les salles de répétition, le foyer des artistes, les vues sur Paris depuis le toit ou encore un best of d’un millier d’instruments du musée de la Cité de la musique », souligne Hugues de Saint Simon, secrétaire général de la Philharmonie de Paris.
« Notre démarche est utilitariste : le numérique est un vecteur clef pour rajeunir le public et la réalité augmentée permet de faire passer des émotions. C’est dans la continuité du Web opéra que nous créons à destination des jeunes pour le 21 février », note Gérard Desportes, secrétaire général de l’Opéra-Comique, actuellement fermé pour travaux.
Le Théâtre des Champs-Elysées (TCE), qui a fêté son centenaire en 2013, disposait, lui, d’une foule d’archives. « Grâce à Google, nous pouvons désormais les mettre en ligne, et ce, en phase avec la programmation de la salle », observe Nathalie Sergent, directrice éditions et multimédia au TCE. Le Centre national du costume de scène, à Moulins, peut, pour sa part, montrer le moindre détail de certains de ses 10.000 costumes et décors, grâce à une définition en gigapixels. Pionnier sur Internet, l’Opéra de Paris a, quant à lui, fait de la Toile sa troisième scène après Bastille et Garnier. Il y présente des créations spécifiques, dont certaines déjà reprises au Palais de Tokyo et à Beaubourg.