Cette actu de la Silicon Valley est décryptée par Nathalie Doré, CEO de L’Atelier BNP Paribas à San Francisco, aidée de Pauline Canteneur.
70 % des villes américaines de taille moyenne se seraient engagées à faire usage du big data pour optimiser leur gestion. Cependant, seulement 28 % d’entre elles ajusteraient véritablement les programmes municipaux selon l’analyse des données collectées.
Il subsisterait donc un fossé entre les bonnes volontés affichées et l’utilisation réelle des données en tant que moteur de la prise de décision dans les villes. Boston fait ici figure d’exception. Symbole du mouvement smart city aux États-Unis, elle a fait partie des quatre premières villes américaines à accueillir le programme Code for America en janvier 2011. En février 2015, elle établissait également un partenariat avec Waze, l’application de navigation communautaire de Google, pour répondre efficacement à l’encombrement du trafic automobile.
Le quantified self version ville
Avec le projet « City Score » , Boston va un cran plus loin. En gestation depuis 2014 mais lancée officiellement en janvier 2016, l’initiative s’appuie sur l’agrégation de données publiques issues des différents départements de la municipalité pour produire quotidiennement un indicateur de la santé de Boston.
1 constitue le score parfait et un chiffre supérieur à 1 signifie que la ville a dépassé ses objectifs ou établi un record. Parmi les 24 données collectées, figurent des informations aussi variées que le temps nécessaire à un camion de pompier pour arriver sur les lieux d’un accident, le nombre d’abonnés à la bibliothèque municipale en passant par la réactivité des services municipaux à combler les nids de poule sur les routes.
Le City Score, accessible en ligne par tous, a d’abord vocation à aider les élus hauts placés de la ville à prendre des décisions plus intelligentes car basées sur la donnée. Martin Walsh, maire de Boston, aurait par exemple décidé de réajuster les budgets pour augmenter le nombre d’ambulances suite à l’enregistrement de scores assez faibles. L’équipe en charge du projet à la mairie de Boston, oeuvre déjà pour accoucher de sa 2e version, qui devrait comporter une interface à destination des résidents, une manière de favoriser l’engagement citoyen.
Les Echos 24/04/2016