Tout-terrain, de course ou électrique, le vélo plaît de plus en plus aux Français

Le marché a connu deux années consécutives de forte croissance. Le vélo à assistance électrique affiche des progressions à deux chiffres.

C’est un petit marché, mais qui roule bien depuis deux ans. Avec comme maillot jaune le vélo à assistance électrique qui prend la roue des voitures électriques développées par presque tous les constructeurs. Selon les chiffres que viennent de publier le syndicat Univélo et la Fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs (FPS), après un cycle baissier de plusieurs années, le marché a progressé de 8,5 % en 2014 et encore de 4,5 % en 2015, pour frôler la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires (961,6 millions).

L’année 2014 a été portée par l’explosion des ventes, qui ont crû de 7 % en volume, à 2,78 millions d’unités. Certains y ont un vu un « effet Vélib’ », les vélos en libre-service encourageant une nouvelle forme de mobilité urbaine. Cette envolée s’est ralentie en 2015, avec une hausse de 0,5 % seulement du nombre de cycles vendus, mais l’essor des vélos électriques, plus chers, a tiré les chiffres d’affaires. En un an, le prix moyen est passé de 307 à 321 euros.

Un potentiel important

Il s’est en effet vendu plus de 100.000 vélos électriques l’an passé, soit une progression de près de 30 %, à un tarif moyen de 995 euros l’unité. A titre de comparaison, un VTT classique vaut 344 euros en moyenne. Un autre phénomène soutient le marché français du vélo en valeur. Si le VTT adulte représente encore la plus grosse part des ventes, à 297 millions d’euros, le traditionnel vélo de course, chevauché à la fois par les fans du Tour de France et les hipsters adeptes du vintage, pèse, lui, 205 millions, avec un prix moyen compris entre 1.200 et 1.400 euros. Les mordus de la bicyclette qui, à Paris, sprintent autour de l’hippodrome de Longchamp, apprécient les belles mécaniques. Les plus fortunés, comme Marc Simoncini, allant jusqu’à dépenser plus de 10.000 euros pour assouvir leur passion (lire ci-dessous).

Mais c’est bien le vélo électrique (à assistance électrique, disent les puristes) qui va continuer à tirer le marché. «  Il s’en vend 800.000 par an en Allemagne, note Virgile Caillet, délégué général de la Fifas (Fédération française des industries sport & loisirs), qui est en train de fusionner avec Univélo et la FPS. Le potentiel français reste donc important. D’autant que l’on peut imaginer de nouveaux usages, comme des VTT électriques qui pourraient être utilisés pour des randonnées en haute montagne, par exemple»

S’il se vend de plus en plus de vélos en France, on ne le renouvelle pas tous les ans pour autant. Sa maintenance est donc un enjeu important pour les fabricants (des assembleurs pour beaucoup, la fabrication des composants étant délocalisée). En 2015, les pièces et les accessoires ont constitué un marché additionnel de 729 millions d’euros. Ce qui explique la part prépondérante des magasins spécialisés dans la distribution. Des boutiques comme Culture Vélo ou Vélo & Oxygen, ou des grandes surfaces comme Intersport (qui a repris l’usine de vélo de Machecoul) et Decathlon – qui domine largement le marché français avec sa marque B’Twin. Tous ces magasins ont des ateliers. Les hypermarchés, qui ne proposent pas ce service après-vente, perdent du terrain. Paradoxe, le canal Internet représente 8 % des ventes, en hausse de 7,5 % en 2015. Sur la Toile, pas d’ateliers, mais en revanche des pièces détachées pour lesquelles les ventes en ligne pèsent 27 % du marché !

« Mais le développement du vélo électrique bouleverse et les marques et la distribution », commente Frédéric Tain, rédacteur en chef du site Sport-guide.com. Des marques pointues comme Moustache apparaissent, et de nouveaux circuits, comme les centres auto, qui ont capté 9,5 % de ce segment de marché.

Les Echos 11/05/2016